Les pouvoirs publics ont mobilisé d'importants moyens pour la prise en charge des différents types de cancer à travers notamment la création d'un Fonds national de lutte contre le cancer, la multiplication des centres spécialisés et la consécration d'un budget pour les médicaments anti-cancéreux. La première initiative prise par l'Etat remonte à 2010 consiste en la création d'un Fonds national de lutte contre le cancer en consacrant une enveloppe budgétaire de 35 milliards de DA destinée à l'acquisition des équipements de radiothérapie en vertu d'un article additionnel de la Loi de finances 2011. Par ailleurs, l'Etat avait alloué en 2012 un budget spécial de 21 milliards de DA pour l'importation des médicaments anti-cancéreux. Ce budget ne dépassait pas 10 milliards de DA en 2010. Ce plan de lutte contre la cancer avait été présenté devant l'Assemblée populaire nationale (APN) qui a consacré à cet effet des journées d'études avec la participation des différents acteurs dans ce domaine. A cet effet, le professeur Messaoud Zitouni a été désigné par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour superviser ce plan visant l'amélioration de la qualité des soins. Parmi les mesures prises dans ce sens, la tenue en octobre dernier, d'un conseil interministériel, présidé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, consacré à ce volet. Le Conseil avait décidé, alors, de la dispensation de certaines formes sèches de médicaments anticancéreux ainsi que certains antalgiques dans les officines pharmaceutiques et leur remboursement par les caisses de sécurité sociale. La distribution des antalgiques était autorisée exclusivement à deux pharmacies d'officine relevant du secteur public à Alger où les malades faisaient leur déplacement de différentes régions du pays pour bénéficier de ce genre de médicaments. Le Conseil a insisté sur l'importance de "fournir" régulièrement ces médicaments, d'assurer la maintenance des équipements de radiothérapie et de réceptionner une partie de ces équipements au cours du premier semestre 2013. Les pouvoirs publics ont autorisé les établissements hospitaliers publics et la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) à conclure des transactions de gré à gré. Ils ont également procédé à l'allègement des mesures bancaires pour l'acquisition des médicaments, notamment les médicaments anti cancéreux, annonçant à ce propos la création d'un centre spécial pour l'acquisition des équipements médicaux, à l'instar de la pharmacie centrale des hôpitaux qui se charge de l'importation des médicaments. S'agissant des centres spécialisés dans le traitement du cancer leur nombre devrait augmenter à 22 centres en 2014 dont 5 seront réceptionnés en 2013 et 10 autres en 2014. Ces centres viendront s'ajouter aux 7 structures existantes outre l'ouverture de 5 centres relevant du secteur privé au cours de 2013. Pour ce qui est des équipements de radiothérapie qui enregistrent un grand déficit estimé à 70 appareils, l'Etat s'est engagée à les acquérir dans les plus brefs délais pour alléger la pression sur les centres existants et permettre à un grand nombre de malades d'en bénéficier. Parmi 40000 nouveaux cas de cancer, 8000 cas seulement bénéficient de la radiothérapie sur 28 000 cas nécessitant une prise en charge par cette technique. Concernant l'amélioration de la prise en charge du cancer en Algérie, les pouvoirs publics ont procédé au renforcement de la coopération avec l'Agence internationale de l'Energie atomique, la France, les Etats unis et Cuba. Dans le but d'alléger la pression sur les centres de soins relevant du secteur public, le ministère du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, a initié une opération de dépistage précoce du cancer du sein par mammographie à travers 5 centres relevant de la Caisse nationale de sécurité sociale à l'est, à l'ouest et au sud du pays. Lancée le 2 janvier 2010, cette opération qui touche 30 assurées sociales âgées entre 40 et 60 ans a pour objectif la prise en charge précoce du cancer du sein. Pour ce qui est de la sensibilisation, les associations concernées par le cancer ont joué un rôle important en matière de sensibilisation à travers l'organisation de caravanes à travers les wilayas du pays et l'élaboration d'un guide sur les différents types de cancer. En dépit des efforts fournis pour améliorer la prise en charge des cancéreux, le nombre de centres anti cancer pour enfants demeure insuffisant. Une seule unité d'oncologie pédiatrique au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) prend en en charge les enfants atteints du cancer. Cette dernière trouve des difficultés à faire face au grand nombre d'enfants malades. Le cancer du sein coûte au trésor public 5 millions de DA pour un seul cas atteint du cancer du sein à un stade avancé, tandis que celui de l'utérus coûterait 2,5 millions de DA outre l'augmentation des coûts de traitement du cancer du poumon chez les hommes. Ce type de cancer peut être évité à travers le renforcement de la prévention, le dépistage précoce et la lutte contre le tabagisme.