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PROFESSEUR KAMEL BOUZID, SERVICE D�ONCOLOGIE M�DICAL - EHS,CENTRE PIERRE-ET-MARIE-CURIE : �Nous attendons la mise en application des mesures du gouvernement�
Le professeur Kamel Bouzid � pur produit de l��cole alg�rienne (promotion 1978) � se dit satisfait des derni�res mesures prises par le Conseil interminist�riel. Sans autant crier victoire, tant il a � c�ur la probl�matique du cancer concernant le volet relatif � sa prise en charge et � son traitement, il reste, cependant, prudent pour ce qui est de l�entr�e en application de ces d�cisions. Connu pour monter au cr�neau pour la d�fense de ses malades et crier haut et fort son indignation, il met � l�index la Cnas et son autisme s�agissant de la prise en charge et du remboursement de certains m�dicaments. Dans cet entretien, il rappelle aussi que la S�curit� sociale refuse toujours les actes m�dicaux du priv�. Le Soir d�Alg�rie : Le Conseil interminist�riel pr�sid� par le Premier ministre a d�cid� du remboursement de certains m�dicaments de forme s�che, d�sormais disponibles en pharmacie. Mais qu�en est-il au juste ? Pr Kamel Bouzid : Le Premier ministre a, effectivement, dans la synth�se des travaux auxquels ont assist� quatre ministres (Finances, Travail et S�curit� sociale, Solidarit� nationale, Sant�), des praticiens, des directeurs centraux, d�cid� apr�s d�bats et propositions du DG de la Pharmacie centrale des h�pitaux (PCH), de la Direction g�n�rale de la pharmacie au MSPRH et des praticiens, d�affecter certains m�dicaments en officines pharmaceutiques (th�rapies cibl�es formes s�ches, cytostatiques formes s�ches, hormonoth�rapie, m�dicaments de support � anti�m�tiques, facteurs de croissance, antalgiques dont morphiniques) remboursables par la CNAS pour les assur�s sociaux, par le minist�re de la Solidarit� nationale pour les non-assur�s sociaux. A ce jour, cette d�cision n�a pas connu de d�but de concr�tisation et s�est heurt�e � des communiqu�s insultants pour les patients d�un �syndicat de base� des travailleurs de la S�curit� sociale. R�pond-elle � vos dol�ances pour ne pas dire revendications, vous qui �tes particuli�rement d�termin� sur le sujet � l�endroit des pouvoirs publics et compte tenu de la gravit� du probl�me des malades du cancer ? Oui, elle y r�pond, d�une part parce qu�elle permettra de r�gler en grande partie le probl�me des p�nuries r�currentes, d�autre part, parce qu�elle rendra accessible le m�dicament sur tout le territoire national. A titre d�information : 1- Certains m�dicaments utilis�s dans le cancer de la prostate, dans le cancer du sein et dans les m�tastases osseuses des cancers sont en officines, pris en charge par la CNAS depuis au moins 14 ans, et il n�y a JAMAIS eu de p�nuries en ces produits. 2- Pour les malades atteints de cancer et transf�r�s � l��tranger, la CNAS ne prend en charge que les frais li�s � la �chimioth�rapie�, les frais inh�rents aux m�dicaments de support sont � la charge de ces patients tenus de les acheter en officines, financ�s sur leurs fonds � des co�ts d�environ 2 000 euros par semaine, non remboursables, alors qu�ils le sont pour la assur�s sociaux du pays en question. 3- Qui pr�tend gu�rir en 2012 les maladies chroniques non transmissibles (HTA, diab�te, asthme) par des m�dicaments ? En dehors �d�experts � autod�clar�s ? Combien de m�dicaments seront rembours�s par la S�curit� sociale, sachant l�opposition de la F�d�ration des syndicats de la S�curit� sociale ? Oui, nous maintenons que cette d�cision est appropri�e et qu�une cinquantaine de m�dicaments (dont la plupart g�n�riques, ce qui bat en br�che la l�gende des multinationales destructrices du syst�me de S�curit� sociale si cher au �syndicat �) soient pris en charge dans ce cadre. La mesure d�cid�e par le Premier ministre, qui de plus a exprim� lors de la r�union du CIM la volont� forte du pr�sident de la R�publique dans la prise en charge du cancer, sera appliqu�e, nous en sommes convaincus. La Cnas campe sur sa position de ne pas prendre en charge la chirurgie du cancer, op�ration in�vitable au demeurant, ni les prestations m�dicales du priv� et, de ce fait, c�est la patient qui paye la facture. Mais souvent, c�est bien au-dessus de ses moyens d�autant que les tarifs ont particuli�rement augment�. Dans ce cas et sachant que la chirurgie du cancer, arme curative par excellence, se fait � 70% dans le secteur priv� � enqu�te nationale INSP 2004 � (sans parler des actes diagnostics de biologie et d�imagerie), l�actualisation de la nomenclature des actes professionnels qui date de 1987, et dont nous avons demand� � maintes reprises la r�vision, sera le support d�un remboursement au r�el des actes faits dans le secteur priv�. La cr�ation de plusieurs centres anti-cancers est-elle la riposte idoine au d�nuement dans lequel se trouvent aujourd�hui des milliers de malades ou bien est-ce seulement un effet d�annonce tandis que les besoins en soins de cette pathologie lourde augmentent sans cesse, sans oublier le gros retard pris dans ce domaine ? La cr�ation de ces CAC est une r�ponse adapt�e, et certainement pas un effet d�annonce. Les trois quarts du Conseil interminist�riel ont �t� consacr�s � cet aspect et des instructions fermes et pr�cises du Premier ministre ont �t� donn�es pour qu�avant la fin du premier semestre 2013, plusieurs de ces CAC (Batna, S�tif, Constantine, Annaba, Sidi-Bel-Abb�s) soient �quip�s et fonctionnels. Pourquoi, selon vous, les �quipements acquis sont souvent en panne quand ils ne sont pas totalement hors service ? Si vous parlez de la radioth�rapie, les �quipements existants sont au maximum de leurs capacit�s, ou en phase d�acquisition et d�installation de nouveaux �quipements (Constantine, Blida, Oran). L�effort � faire, et l�autorit� en charge du secteur en est consciente, sera � n�gocier au mieux avec les fournisseurs potentiels pour la formation en radioth�rapie dite moderne et pour la maintenance. Que faire dans l�imm�diat pour rendre espoir aux malades, sachant que sur les 30 000, seulement 8 000 peuvent pr�tendre � une prise en charge ? Actualiser : 1- la nomenclature des actes professionnels, 2- la nomenclature nationale des m�dicaments et concr�tiser rapidement la d�cision prise en CIM de m�dicaments disponibles en officines, remboursables par la CNAS. Maladie du si�cle tout comme les affections cardiovasculaires et m�taboliques, l�on est dans le curatif. Pourquoi la dimension pr�vention est-elle �zapp�e� ? Pour la pr�vention, c�est une pr�occupation constante des soignants, qu�elle soit secondaire ou primaire. Pour rappel, la demande d�enregistrement du vaccin contre le cancer du col de l�ut�rus a �t� faite le 20-08-2005 (soit deux mois avant le premier enregistrement aux Etats-Unis). Nous sommes, sept ans apr�s, 170 pays qui l�ont fait et pas l�Alg�rie. En ce qui concerne le d�pistage et le diagnostic pr�coce du cancer du sein, du cancer du col de l�ut�rus, du cancer colorectal, du cancer de la prostate, des essais pilotes de d�pistage de masse sont en cours avec une campagne qui sera lanc�e � Biskra � la troisi�me semaine de novembre 2013. Cet essai pilote permettra ensuite de g�n�raliser le d�pistage du cancer du sein au reste du pays. En ce qui concerne le d�pistage individuel (cancer colorectal apr�s 50 ans, cancer de la prostate,�) il reste tributaire des remboursements ridicules par la CNAS des tests de d�pistage (recherche de sang occulte dans les selles, taux de PSA,�), qui sont enti�rement � la charge financi�re des personnes saines qui le font.