Deux mille neuf-cents-trente (2.930) oiseaux migrateurs ont été dénombrés par les ornithologues dans la zone humide du lac Sebkhet El-Maleh, à la sortie sud d'El-Menea, a-t-on appris auprès de la conservation des forêts de la wilaya de Ghardaïa. Ce dénombrement d'oiseaux utilisant cette zone humide, située sur l'axe migratoire entre l'Europe et l'Afrique, comme halte migratoire ou une zone de nidification, a été établi par les ornithologues, dans le cadre du recensement international des oiseaux migrateurs organisé annuellement à la mi-janvier, a indiqué le chef du bureau de l'expansion du patrimoine et la protection de la faune et la flore, Kamel Oulmane. Ce comptage a permis d'identifier une quarantaine d'espèces avifaunes, pour la plupart des anatidés (canard souchet et pilet, fuligule nyroca et milouin, sarcelle marbrée et tadorne) ainsi que d'autres espèces telles que le foulque macroule, l'aigrette, la poule d'eau, le flamand rose, le héron cendré et garde bœuf, le chevalier arlequin, sylvain et cul blanc, la pie grièche, l'Ibis falcinelle, le busard des roseaux, le petit gravelot, l'avocette élégante, le traquet à tête blanche et la bécassine des marais. Plus de 700 sujets avifaunes ont été observés dans la partie inférieur du lac qui s'étend sur plus de 400 hectares, tandis que 1.230 ont été répertoriés dans la partie supérieur étalée sur près de 1.400 hectares de la zone humide d'El-Menea classée en 2004 ''zone d'importance internationale'' par la convention de Ramsar, signale le même responsable. Ce nombre d'avifaunes et d'espèces hivernant dans cette aire humide illustre l'intérêt et l'importance biologique de cet espace riche en faune aquatique et autres batraciens, permettant d'assurer la survie et le cycle de vie des oiseaux migrateurs, expliqué M. Oulmane L'observation des espèces avifaunes nicheuses dans cette zone humide d'El-Menea, telles que le tadorne Casarca et le fuligule Nyroca, inscrites sur la liste des oiseaux menacés élaborée par l'Union internationale pour le conservation de la nature (UICN), ''signifie la richesse de sa biotope qu'il faut préserver à travers des mesures de protection", a souligné le chef du bureau de la protection de la faune et flore. Composé de deux bassins, l'un d'eau douce et l'autre d'eau salée, ce site aquatique, qui s'étend sur une superficie de près de 19.000 hectares, renferme outres des milliers d'oiseaux migrateurs, dont des espèces rares, une faune remarquable de mammifères d'espèces d'amphibiens et de reptiles, de poissons tel le gambusia, ainsi qu'une flore endémique riche et variée tels que Tamarix, Phragmites et Typha qui colonisent les berges et même les eaux. Ce site de nidification et relais pour la migration de la population avifaune est confronté à plusieurs menaces et dégradations multiples induites par l'effet de l'homme et de l'urbanisation anarchique et accélérée, a déploré M. Oulmane. La détérioration du site par l'arrachage et brûlis de la végétation, la pollution par les rejets des eaux usées dans le lac, le braconnage ainsi que les constructions illicites, constituent autant de menaces pour l'équilibre écologique de cette zone humide, a-t-il précisé. Afin de préserver voire d'augmenter l'intérêt de ce site, les pouvoirs publics ont lancé des travaux de réalisation d'une station de traitement des eaux usées de la ville d'El-Menea et d'une étude de gestion de cette zone d'importance écologique, a fait savoir le même responsable de la conservation des forêts de la wilaya de Ghardaia.