La Tunisie aura recours aux ressources du Fonds monétaire international (FMI) à titre préventif, "en cas de chocs exogènes, de dégradation de la conjoncture économique en Europe ou de flambée des prix des hydrocarbures ou des matières de base", a-t-on appris de source officielle. Selon des données publiées par la Banque centrale de Tunisie (BCT), la Tunisie pourrait avoir recours aux ressources du FMI à titre préventif, en vue de faire face à toute dépense qui pourrait "plomber le budget de l'Etat", à condition qu'il se fasse dans le cadre d'une convention de crédit, qui est en cours de négociation avec le FMI. Cet accord sollicité par la Tunisie le 28 décembre 2012, mettra à la disposition du pays des ressources financières à titre préventif d'une valeur de 1,78 milliard de dollars (2,73 milliards de dinars), avec un taux d'intérêt de 1,1% et une période de grâce de trois ans. En cas de décaissement de ces ressources, ce montant sera remboursé sur 5 ans. "Le projet de cet accord sera soumis au Conseil d'administration du FMI pendant le mois de mars prochain. S'il est approuvé, il sera applicable à la fin du mois de mars ou début avril 2013", a indiqué la même source. Le FMI ne conditionne pas l'accès de la Tunisie à ces financements, par des réformes précises, mais œuvrera à soutenir celles présentées par le gouvernement tunisien, a précisé la BCT. "Le taux d'endettement en Tunisie, estimé à 46,1% du PIB jusqu'à la fin 2012, n'a pas encore atteint des niveaux critiques, même si nous faisons des projections pour les 5 prochaines années", a-t-elle ajouté. De son côté, Amine Mati, qui a conduit une mission du FMI en Tunisie, en vue de mener les discussions sur l'accord de confirmation à titre préventif, entre la Tunisie et le FMI, a indiqué que "le FMI n'exige aucune réforme, mais appuie, les réformes décidées, durant l'année 2012, lesquelles s'inscrivent dans le cadre du programme du gouvernement pour la relance économique". La Banque mondiale (BM) avait également accordé, au gouvernement tunisien, un financement de 500 millions de dollars pour soutenir le budget de l'Etat pour l'année 2013, à l'occasion de la dernière visite de Jim Yong Kim, président de cette institution en Tunisie, rappelle-t-on. Le président de la BM avait appelé les responsables tunisiens à favoriser les programmes de r2formes notamment dans le secteur bancaire, soulignant l'existence d'un consensus sur la nécessité d'assurer la réussite du processus de transition en Tunisie, "en dépit d'une situation socio-économique compliquée".