Le ministre de l'Industrie, de la petite et moyenne entreprises et de la promotion de l'investissement, M. Cherif Rahmani, a estimé, mardi à Ghardaia, que l'ensemble des PME dans les wilayas du Sud doivent bénéficier d'une mise à niveau, d'une modernisation de leurs outils et des différents avantages préconisés pour encourager l'investissement. Intervenant lors des travaux de la 3ème rencontre régionale sur la production industrielle, le ministre a insisté sur la nécessité de faire du Sud "une région attractive pour les investisseurs et industriels". Les pouvoirs publics ont consenti plus de 360 milliards de dinars pour la mise à niveau des PME, a souligné M. Rahmani, estimant le temps venu de rendre compte par la compétitivité, la productivité et la modernisation, des dépenses et permettre aux entreprises de jouer leur rôle dans le développement économique nationale. "Notre nouvelle vision et approche est de permettre une participation de l'ensemble des partenaires et acteurs du tissu industriel à l'élaboration d'une stratégie pour améliorer la quote-part de l'industrie dans le PNB en la faisant passer de 5% à 10% à court terme", a précisé le ministre. "Nos PME doivent être compétitives et contribuer de façon sensible à l'économie nationale, en créant de la richesse et des emplois et en réduisant les importations", a-t- il souligné. L'Etat a mobilisé l'ensemble des moyens pour dynamiser et booster l'industrie nationale, a rappelé M. Rahmani, affirmant que les pouvoirs publics ont décidé "qu'aucune usine ou entreprise publique activant dans le Sud ne peut être fermée pour une quelconque raison". De son côté, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), M. Abdelmadjid Sidi Said, a mis en relief l'importance de l'action participative pour mettre en place une stratégie de l'industrie nationale et créer de la richesse et de l'emploi, "afin d'absorber le chômage et de construire une industrie forte, véritable moteur de l'économie nationale". "Celui qui crée de la richesse, contribue à la réduction du chômage et participe au développement économique. Il doit être écouté, accompagné et encouragé", a soutenu le responsable de la centrale syndicale. Parlant de la contribution de l'industrie à l'économie nationale, le SG de l'UGTA a appelé les différents acteurs concernés à "s'écouter les uns les autres et à conjuguer leurs efforts en vue de permettre à ce secteur de jouer pleinement son rôle et de préserver sa cohésion". Evoquant la nouvelle vision de la stratégie industrielle, M. Sidi Said a souligné "qu'une industrie performante est le moteur réel de l'économie", ajoutant à ce propos qu'"il faut construire afin de créer des richesses hors hydrocarbures". "Nous n'avons pas le droit d'hypothéquer nos richesses pétrolières en important uniquement des biens alimentaires", a-t-il dit, tout en appelant à relever le défi à court terme afin de "réduire nos importations et construire une industrie et une économie fortes". Les intervenants lors de cette rencontre ont déploré "le démantèlement des entreprises publiques dans les années 90" et "les entraves, à différents niveaux, à l'investissement en Algérie". Des participants ont exhorté les pouvoirs publics à "accorder aux investisseurs les facilitations, tant financières que foncières, et l'amélioration de l'environnement immédiat des entreprises. Ils ont également demandé une nouvelle mise à niveau du potentiel industriel national existant, en soutenant que "l'Etat doit assumer, dans l'étape présente, une mission de relance de l'appareil de production et de maintien d'une croissance durable". Les travaux de cette rencontre se poursuivent sous forme de débats afin de recenser les facteurs bloquant la croissance de la production industrielle et d'identifier les facteurs de succès dans chaque région, afin de mettre en place, après la quatrième rencontre régionale Centre prévue prochainement à Blida, ponctuée d'une conférence nationale, une stratégie de décollage de la production industrielle.