Les protestations se sont poursuivies jeudi dans plusieurs gouvernorats tunisiens pour dénoncer l'assassinat de l'opposant Chokri Belaid alors que l'UGTT, plus grande centrale syndicale en Tunisie, a décrété une grève générale et un jour de deuil vendredi dans tout le pays. L'UGTT a décidé de décréter, vendredi, une grève générale et jour de deuil dans tout le pays, appelant les forces de sécurité et l'armée à "assumer leurs responsabilités" dans le maintien de l'ordre et la protection des Tunisiens. La centrale syndicale a également appelé les citoyens tunisiens à protester pacifiquement. De son côté, Houcine Abassi, secrétaire général de l'UGTT, a appelé à bannir la violence sous toutes ses formes, notamment les "liquidations physiques", soulignant que l'assassinat de l'opposant Chokri Belaid "doit unifier les Tunisiens". Il a en outre souligné la nécessité d'une entente nationale pour sortir le pays de l'impasse et éradiquer la violence, faisant part de sa "détermination" à poursuivre ses efforts pour mener à bien l'initiative de l'UGTT visant à asseoir le dialogue entre les différentes parties. Quatre partis tunisiens d'opposition en faveur de la grève générale ont appelé à la dissolution immédiate de la Ligue nationale de protection de la révolution. A Tunis, des centaines de citoyens se sont rassemblés devant le siège du ministère de l'Intérieur pour dénoncer l'assassinat de Chokri Belaid. Les protestataires ont scandé des slogans contre le gouvernement actuel et le mouvement Ennahdha. Les forces de l'ordre sont intervenues au moyen de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. A Gafsa, de violents affrontements ont éclaté entre les forces de l'ordre et des protestataires qui ont tenté d'assaillir le siège du gouvernorat. Les forces de l'ordre les ont dispersés au moyen de bombes lacrymogènes. Par ailleurs, l'ambassade de France à Tunis a annoncé, dans un communiqué, la fermeture de tous les établissements scolaires français, en Tunisie, exceptionnellement, vendredi et samedi. Une marche populaire a également été organisée jeudi à Jendouba, à l'appel des différentes forces politiques et représentants de la société civile, pour dénoncer l'assassinat du secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié et coordinateur général du Front populaire. Les manifestants ont appelé à l'urgence de poursuivre et de traduire en justice les criminels et de dissoudre les ligues de protection de la révolution. Les protestataires ont demandé au gouvernement de démissionner et appelé toutes les forces nationales à "s'unir" pour "barrer la route aux ennemis de la liberté".