Des avocats, des magistrats, des fonctionnaires du parquet et des syndicats d'enseignants universitaires ont décidé d'observer une grève à la suite de cet assassinat. Ces débrayages font suite à l'appel hier, mercredi, d'une alliance de partis d'opposition à une grève générale. Celle-ci était prévue à l'origine ce jeudi matin, mais elle devra être reportée pour coïncider avec les funérailles de l'opposant tué. La centrale syndicale historique en Tunisie (l'Union générale tunisienne du travail, UGTT), qui peut mobiliser ses 500 000 membres, n'a jusqu'à présent pas appelé à la grève. Ce syndicat national, dont le soutien est nécessaire pour qu'un débrayage d'ampleur réussisse, a convoqué jeudi une réunion de sa direction pour en décider. Néanmoins, le conseil de l'Ordre des avocats, l'Association des magistrats, le syndicat des fonctionnaires du parquet ont dénoncé «un crime horrible» et annoncé un deuil national dans tous les tribunaux du pays, ainsi qu'une grève dans leur secteur les 7 et 8 février. Les syndicats des enseignants de l'université de la Manouba (26 000 étudiants), près de Tunis, ont décidé aussi d'une grève mercredi et jeudi, réclamant un deuil national de trois jours. Ils ont exprimé, dans une déclaration, leur «profonde tristesse après l'assassinat du militant politique et défenseur des droits de l'Homme, Chokri Belaïd». L'université de la Manouba est considérée comme un bastion de la gauche à laquelle appartenait la victime.