L'assassinat du coordinateur général du parti des Patriotes démocrates unifié, Chokri Belaid, a suscité des manifestations de protestation et des attaques contre des locaux du parti islamiste au pouvoir Ennahda, ont rapporté des sources officielles. Plusieurs manifestants ont attaqué les locaux du parti au pouvoir Ennahda dans les wilayas d'El-Kef, de Kabli, de Sidi Bouzid et de Gafsa, tandis que de milliers de Tunisiens sont sortis dans d'autres villes pour condamner l'assassinat mercredi par balles de l'opposant Chokri Belaid devant son domicile à Tunis. Les manifestants ont scandé des slogans appelant à l'arrestation des coupables, à la démission du gouvernement et à la transition démocratique, demandant au gouvernement de mettre en berne le drapeau tunisien en signe de deuil suite à l'assassinat d'un des fervents défenseurs de la démocratie en Tunisie. Ils ont dénoncé la violence politique et l'absence de volonté chez le parti au pouvoir pour mettre un terme aux violences "qui se sont accrues ces dernières années", imputant au gouvernement et au mouvement d'Ennahda "la responsabilité" de cet acte terroriste. A Tunis, le mouvement de protestation se poursuit toujours devant le siège du ministère de l'intérieur, pour dénoncer ce crime ignoble. Par ailleurs, le ministre de l'intérieur, Ali Larayedh a condamné "avec force" cet acte terroriste qui est un assassinat politique évident, estimant qu'il "n'a pas pris pour cible Chokri Belaid uniquement mais toute la classe politique et tous les Tunisiens. Ce crime est un "coup" à l'expérience de la transition démocratique dans le pays", a-t-il ajouté. L'opposant politique Chokri Belaid qui était le chef du parti des Patriotes démocrates unifié était connu pour sa forte opposition au gouvernement dirigé par le parti Ennahda et considérait que les partis islamistes constituaient "un réel danger" pour la Tunisie.