L'annonce lundi de la démission du pape Benoît XVI qui entrera en vigueur au soir du 28 février, a ouvert la voie aux spéculations sur son successeur et plusieurs noms circulaient déjà, selon les médias. Le père Federico Lombardi, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, a qualifié cette démission de "surprise", indiquant qu'un nouveau pape serait élu au plus tard fin mars prochain. Le pape qui a annoncé lui-même cette décision, l'avait motivée par des considérations de santé. "Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l'avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien", a-t-il argué. "Dans le monde d'aujourd'hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l'Evangile, la vigueur du corps et de l'esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s'est amoindrie en moi d'une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m'a été confié", a-t-il expliqué. A ce sujet, le porte-parole du Vatican a indiqué que "même s'il était très fatigué ces derniers, mois, il ne souffre d'aucune maladie", ajoutant que l'activité pontificale allait "se poursuivre normalement jusqu'au 28 février" et que "la fête de Pâques sera peut-être célébrée avec un nouveau pape". Le seul à avoir donné des précisions sur l'état de santé de Joseph Ratzinger-Benoît XVI, a été son frère Georg, lequel, cité par l'agence de presse allemande DPA, a affirmé qu'il était au courant de cette décision "depuis des mois". Le frère du pape a souligné à ce sujet que Benoît XVI avait été conseillé par un médecin de ne pas faire beaucoup de voyages à l'étranger, estimant qu'un tel conseil a conduit le pape à envisager depuis plusieurs mois l'hypothèse de sa démission. Les spéculateurs ont évoqué plusieurs noms qui seraient en lice pour la succession de Benoît XVI. Parmi les noms cités, et les plus en vue, il y a le cardinal nigérian Arinze Franciz, le cardinal Peter Turkson du Ghana et le cardinal canadien Marc Ouellet et le cardinal italien, proche de l'actuel pape et qui s'était porté candidat à ce tire à deux reprises. Les spéculateurs mettaient également, sur la liste le Cardinal français Jean-Louis Tauran Pierre, président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux. Il y aura certainement d'autres noms connus du monde de l'Eglise et ils seront annoncés lorsque le conclave pour l'élection du nouveau pape sera convoqué pour l'organisation des modalités du scrutin qui risque comme en 2005, lors de la nomination de l'actuel souverain pontife, de durer plusieurs jours, tant les enjeux aussi bien d'ordre religieux, moral, que politique et économique liés à cette fonction, sont d'importance. Benoît XVI ne participera pas à l'élection de son successeur, parmi le collège électoral qui est composé des 120 cardinaux âgés de moins de quatre-vingts ans, selon la Constitution apostolique. Benoît XVI, 85 ans, élu pape le 24 avril 2005 après la mort de son prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, 22 jours auparavant, aura été le premier souverain pontife de l'Eglise contemporaine, à démissionner, mais il n'est pas le premier pape à le faire dans l'histoire de la Chrétienneté. Les historiens rappellent que Benoît IX, l'avait fait en 1045, de même que son oncle, Grégoire VI, en 1046, suivis, de même que son oncle d'abandonner la papauté contre un avantage en 1294, du pape Célestin V, cinq mois après sa désignation, et près de deux siècles plus tard par Grégoire XII, en 1415.