L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE) ont mis en garde mardi contre les effets perturbateurs sur le système endocrinien par de nombreuses substances chimiques synthétiques et leurs graves conséquences sur la santé humaine. La principale conclusion d'une étude conjointe menée par ces deux organisations de l'ONU est qu'il faut entreprendre davantage de recherches pour mieux comprendre les liens qui existent entre les perturbateurs endocriniens chimiques présents dans de nombreux produits industriels et domestiques et plusieurs maladies et troubles de la santé. Les deux organisations recommandent des évaluations plus exhaustives et de meilleures méthodes de test pour réduire les risques éventuels de maladie et réaliser d'importantes économies en termes de santé publique. La santé dépend du bon fonctionnement du système endocrinien, qui régule la sécrétion d'hormones essentielles, par exemple, au métabolisme, à la croissance, au développement, au sommeil et à l'humeur. Certaines substances, connues sous le nom de perturbateurs endocriniens, peuvent menacer une ou plusieurs fonctions du système endocrinien et ainsi accroître le risque de problèmes de santé. Ils peuvent notamment contribuer à l'apparition de cancer du sein chez la femme, du cancer de la prostate, de malformations génitales chez le garçon, de troubles du développement du système nerveux et d'un déficit de l'attention ou d'une hyperactivité chez l'enfant, ainsi que du cancer de la thyroïde, expliquent ces deux organisations. Certains de ces perturbateurs sont naturels tandis que d'autres, présents dans les pesticides, les appareils électroniques, les articles d'hygiène et les cosmétiques, sont synthétiques. Selon l'étude, certains additifs alimentaires ou contaminants présents dans l'alimentation sont également considérés comme perturbateurs. Quant aux perturbateurs endocriniens chimiques, ils entrent dans l'environnement principalement par le biais des effluents industriels et urbains, le ruissellement des terres agricoles et l'incinération et le rejet de déchets. L'être humain peut y être exposé lors de l'ingestion de nourriture, de poussière et d'eau ou de l'inhalation de gaz et de particules présents dans l'air, ainsi que par contact cutané. Les données scientifiques les plus récentes montrent que des communautés dans le monde entier sont exposées aux perturbateurs endocriniens chimiques et aux risques qui y sont associés.