Les ministres de l'Environnement ont exprimé leurs craintes concernant les risques encourus par l'environnement et la santé humaine à cause de l'effet dit «cocktail» des substances chimiques toxiques, en particulier celles pouvant perturber les hormones. Cependant, et malgré leurs inquiétudes, ils ont choisi de reporter toute décision pouvant résoudre ce problème, notamment celle qui consisterait à réduire l'exposition multiple à de telles substances.Si plusieurs ONG (Réseau santé environnement, Mouvement pour le droit et le respect des générations futures, WWF et Greenpeace) ont salué cette reconnaissance des risques liés aux «effets cocktails», elles rappellent aujourd'hui qu'il est urgent de mettre en œuvre des mesures immédiates pour réduire ces expositions multiples. Des études de plus en plus nombreuses, chez l'animal, mais aussi chez l'homme, montrent, en effet, que les perturbateurs endocriniens (substances chimiques perturbant les hormones, ndlr) jouent un rôle dans les malformations à la naissance, l'accroissement du nombre de cancers ou le déclin de la qualité du sperme. Un homme jeune sur cinq serait affecté. On trouve parmi ces perturbateurs endocriniens, certains phtalates et le bisphénol A, largement utilisé pour fabriquer certains biberons en plastique, ainsi que les revêtements de canettes et de boîtes de conserve. On en compte aussi parmi les pesticides ou les biocides, dont la législation européenne est en cours de révision.En dépit de ces constats alarmants, les ministres européens n'ont fait, selon ces ONG, qu'inviter la Commission européenne à rendre un rapport analysant les écarts entre la législation européenne existante et les modifications appropriées à proposer.