La Confédération générale du travail (CGT-France) a dénoncé mercredi le procès des 24 détenus politiques sahraouis, condamnés à de lourdes peines par un tribunal militaire à Rabat, "en violation du droit international ainsi que de la législation marocaine". "La CGT dénonce ce simulacre de justice aux ordres qui veut briser des militants qui ne cessent d'agir pour simplement faire appliquer les résolutions de l'Onu", écrit la confédération dans un communiqué. Elle déplore que ces "très lourdes condamnations", interviennent au moment où le Représentant spécial des Nations- Unies pour le Sahara occidental et principal responsable de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso), Wolfgang Weisbrod-Weber, "réaffirme solennellement son engagement à rester ferme sur le règlement pacifique des différends et sur le droit à l'autodétermination". Dans le même esprit, la confédération syndicale rappelle que le Parlement européen s'est prononcé à trois reprises, en 2012, et récemment encore, en février 2013, sur les mêmes principes et a notamment dénoncé les violations des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés. En 2012, Le Parlement européen s'est prononcé à trois reprise (18 avril, 12 septembre et 18 décembre) sur la question du Sahara occidental. Il a dénoncé les violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés et soutenu le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Le 7 février, en session plénière à Strasbourg, il a adopté une résolution sur la 22ème session du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies qui se tient à Genève du 25 février au 22 mars, faisant part encore une fois de "ses préoccupations au vu de ces violations permanentes des droits de l'Homme au Sahara occidental". La CGT qui rappelle les déclarations du président François Hollande sur le règlement du conflit du Sahara occidental, lors de sa visite en Algérie, lorsqu'il avait insisté sur "l'ONU rien que les décisions de l'Onu", déplore toutefois, que, dans le même temps, le gouvernement français "continue d'appuyer le plan d'autonomie marocain qui dans les faits l'autorise à violer les droits élémentaires et les libertés du peuple sahraoui". Soutien au mouvement syndical sahraoui La confédération affirme, par ailleurs, qu'elle "continuera d'apporter son soutien au mouvement syndical sahraoui et aux organisations des droits de l'homme qui agissent dans les territoires occupés. Elle condamne ainsi "avec fermeté, les nombreuses atteintes aux libertés dont la très grande majorité de salariés sahraouis sont victimes, à travers les discriminations dans l'accès à un travail ainsi qu'au droit d'expression". Exprimant sa "solidarité" avec les familles des prisonniers, elle soutient qu'elle agira avec le mouvement associatif en France et avec les autres organisations syndicales, en Europe et dans le monde, "pour exiger la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis et pour le respect du droit international". Le 17 février, le Tribunal militaire de Rabat a condamné les 24 détenus politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, à de lourdes peines de prison : neuf à perpétuité, quatre à 30 ans (dont Ennâama Asfari co-président du Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara occidental "Coreslo"), sept à 25 ans, deux à 20 ans. Lors du procès, les prévenus ont accusé l'Etat marocain d'être responsable des évènements qui se sont déroulés le 8 novembre 2010, après l'assaut donné par les forces marocaines contre le camp de Gdeim Izik, proche de Laayoune, au Sahara occidental et où des dizaines de militants sahraouis ont été arrêtés. En détention durant vingt-sept mois, ces militants sahraouis des droits de l'homme ont été notamment accusés d'"atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leur fonction".