Le retard dans l'attribution des logements destinés aux habitants de la Casbah d'Alger constitue un "handicap important" pour l'application du plan permanent de sauvegarde de la Casbah d'Alger, a affirmé samedi à Alger le directeur de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC). Selon Abdelwahab Zekagh, une demande de 514 logements provisoires et 793 définitifs a été introduite par l'office auprès de la wilaya d'Alger en prévision du lancement des travaux de restauration de la Casbah d'Alger, mais reste "sans suite jusqu'à aujourd'hui". Pour le responsable de l'OGEBC, qui intervenait lors d'une rencontre avec les représentants de la société civile, ce parc de logements permettra d'évacuer les maisons concernées par la restauration dont le démarrage des travaux est prévu dans le courant de 2013. Ces opérations prévues immédiatement après évacuation, contribueront à mettre un terme au squat de la vieille cité, devenue depuis plus de vingt ans et à la faveur du terrorisme des années 1990, un "centre de transit pour requérants de logements", déplore ce responsable. Le plan de relogement, surtout dans son volet définitif, devrait permettre d'alléger la densité de la population du site estimée à 50 000 habitants, alors qu'il ne pouvait initialement accueillir que la moitié, a-t-il répété. M. Zekagh a, en outre, annoncé l'approbation par la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) d'une demande de création d'une police de l'urbanisme et du patrimoine. Il s'agit de 13 postes de police répartis sur les 105 hectares du périmètre protégé, conçus pour assurer, principalement, la surveillance des bâtisses et la sécurité du personnel des bureaux d'études et maîtres d'ouvrages, plusieurs fois agressés et gravement blessés pour certains d'entre eux. Cette police sera, également, chargée de la répression de la contrebande des matériaux de construction originaux des bâtisses, dont le commerce, affirme le responsable de l'OGEBC, prend de plus en plus de l'ampleur. Parlant de la difficulté d'accès des restaurateurs face au refus d'habitants de maisons de la Casbah, M. Zekagh s'est dit rassuré par l'adoption du plan de sauvegarde qui "permet aux autorités d'intervenir, même sur les propriétés privées, de déloger les indus occupants et surtout d'éradiquer les constructions illicites" érigées dans le périmètre protégé. La première phase de plan de sauvegarde consistera à "reconstruire à l'identique" les parcelles vides afin de mettre à l'abri du danger les maisons environnantes, avant d'entamer la restauration des bâtisses occupées et ce, par leur le rachat ou le financement des travaux. Cette dernière option, précise le directeur de l'office, "ne prévoit pas de reversement d'argent aux propriétaires", l'Etat assumant directement le règlement de tous les frais nécessaires à la restauration de ces maisons. L'OGEBC a déjà reçu 227 demandes de réhabilitation et 120 lettres d'intention de vente à l'Etat, a-t-il rappelé.