Les agences de l'ONU chargées de l'aide humanitaire ont tiré la sonnette d'alarme sur la crise alimentaire qui se profile dans certaines régions de la République centrafricaine (RCA) en raison du climat d'insécurité qui a entraîné le déplacement de milliers de personnes et perturbé l'agriculture et le commerce. Depuis les affrontements survenus en décembre et au début du mois de janvier entre les forces gouvernementales et les rebelles, certaines zones de la RCA sont sous le contrôle des rebelles de la coalition Séléka. La Séléka est une alliance composée des milices de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), de la Convention patriotique pour le Salut Wa Kodro (CSPK) et de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) qui avait pour objectif de renverser le gouvernement centrafricain. ‘‘Il y aura de graves pénuries de nourriture dans les régions les plus affectées entre juillet et septembre prochains. La priorité est de relancer les programmes qui ont été interrompus dans ces régions'', rapporte dimanche l'agence de presse de l'OCHA (Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies), IRIN. Le commerce est quasiment interrompu, depuis plusieurs mois, entre la zone Séléka et le reste du pays, paralysant le commerce agricole et précipitant une flambée des prix, alors que les responsables humanitaires ont exprimé leur préoccupation au sujet de la prochaine campagne agricole fortement compromise par l'insécurité ambiante. L'interruption des échanges commerciaux a en outre entraîné un déclin des moyens de subsistance tel que la vente de la récolte annuelle de coton, une véritable manne pour le nord du pays, qui n'a pas encore commencé dans la zone Séléka, privant du même coup les agriculteurs de leur principale source de revenus, selon la même source. On estime à plus de 80.000 le nombre d'habitants de la zone Séléka qui risquent de souffrir d'insécurité alimentaire pendant la période de soudure qui s'étend de mai à septembre. Selon le rapport publié par l'OCHA, la situation en RCA demeure imprévisible et les attaques se poursuivent malgré l'accord de paix du 11 janvier et la formation subséquente d'un gouvernement d'unité nationale intégrant les rebelles de la Séléka.