Le processus de négociation est en route. Pendant que le président centrafricain veut prendre la température, en rendant visite au médiateur congolais, Denis Sassaou Nagassou, avant de se diriger vers la capitale gabonaise, la délégation de la Seleka, forte de 15 membres, posait pied à Libreville. Toutes les composantes de la rébellion, intégrant l'UFDR (Union des forces démocratiques pour le changement), le CPJP (Convention des patriotes pour la justice et la paix) sont parties prenantes du rendez-vous gabonais. C'est à bord d'un avion affrété par les Nations unies et sous escorte de la mission diplomatique de la CEAC (communauté économique d'Afrique centrale) que le chef de la Seleka, Michel Djotodia, a quitté la ville centrafricaine de Braia pour Libreville. Il sera rejoint plus tard par le responsable de l'UFR (Union des forces républicaines), Florian Ndjadder, et le porte-parole de la Seleka, Eric Massi. De Ndjamena, le chef de la Seleka annonce la couleur. « On ne fait pas la guerre sans pour autant chercher la paix », a-t-il déclaré. Cette dynamique est défendue par le médiateur congolais, Denis Sassou Ngassou, qui entend « œuvrer inlassablement à la consolidation de la paix en République Centrafricaine, en amenant le gouvernement et la rébellion armée au dialogue ». Ce vent d'optimisme ne laisse pas indifférent le gouvernement centrafricain. « Nous partons sereins à une grande rencontre entre Centrafricains pour nous pencher sur les problèmes de notre pays et rechercher des solutions pour la paix et le développement », a déclaré le chef de la délégation et ministre de l'Enseignement supérieur, Jean Willybero Sako. Mais dans cette partie serrée et compliquée, les divergences restent insondables. Le préalable du départ « non négociable », exigé par l'opposant et avocat, Tiangaye Nicolas, et le porte-parole du Front républicain pour l'alternance et la paix (Frap), Guy-Simplice Kodégué, rend le sort des négociations plus encore incertain qu'il ne l'est déjà sous le poids des clivages et des dissensions. Prévue, hier, la rencontre de la dernière chance, qui aura lieu, les 9, 10 ou 11 janvier, est assurément décisive pour le devenir de la République centrafricaine, appelée à trancher dans le vif entre le dialogue et le retour aux hostilités.