Violence - Un énième conflit africain vient s'ajouter à une liste déjà longue. Rien ne va plus en République centrafricaine. Les forces armées du pays, ont déclenché hier vendredi, une contre-offensive pour reprendre aux rebelles la ville stratégique de Bambari (centre), tandis qu'ont été annoncées des négociations «sans délai» et «sans conditions» sous l'égide de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC). «Des éléments des Forces armées centrafricaines ont attaqué Bambari pour essayer de la reprendre. Les combats ont été particulièrement violents. On ne sait pas encore qui contrôle la ville», a indiqué cette source sans plus de précisions. Selon une source humanitaire, «des témoins situés à 60 km de Bambari ont entendu des détonations et des tirs d'armes lourdes pendant plusieurs heures dans la journée». «Tout le monde accepte d'aller au dialogue. Sans conditions. Sans préalable», a assuré le général Guy-Pierre Garcia, secrétaire général adjoint de la CEEAC. «Personne n'a posé de conditions particulières (...) ni le président (centrafricain) ni le gouvernement, ni les rebelles, ni l'opposition démocratique, ni les politico-militaires (ex-rebelles)», a-t-il précisé. Le général a assuré que le dialogue aurait lieu «sans délai» mais refusé de fixer une date, ne confirmant pas celle du 10 janvier prochain, avancée par une source proche du dossier. Le général a admis l'éventualité de nouvelles «escarmouches» futures, tout en soulignant que «rien à Bambari» ne s'opposait à l'ouverture d'un dialogue. Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC - dont les ministres centrafricain, tchadien, gabonais, ainsi que le commandant de la Force multinationale d'Afrique centrale (FOMAC), le général Jean-Félix Akaga - se sont réunis hier soir, à huis clos à Libreville pour discuter de la crise centrafricaine. Les ministres ont annoncé à cette occasion qu'un contingent supplémentaire de la FOMAC, dont «560 hommes sont déjà sur le terrain», allait être déployée en Centrafrique. L'objectif avoué est d'amener cette force à «s'interposer pour que Bangui et toutes les (autres) villes qui ne sont pas prises (par le Séléka) aujourd'hui ne puissent pas être visées par les rebelles», a souligné le ministre gabonais des Affaires étrangères Emmanuel Issoze Ngondet. Pour rappel, la coalition du Séléka a pris les armes le 10 décembre pour réclamer le respect d'accords de paix signés avec le gouvernement entre 2007 et 2011, qui prévoyaient le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des combattants. Face à cette situation d'insécurité, les Américains ont néanmoins décidé d'évacuer leur ambassade, tandis que l'ambassade de France faisait l'objet d'une protection importante, mais discrète de l'armée française. Séléka : ce qu'il faut savoir Le mouvement de rébellion Séléka (qui signifie Alliance, en sango, la langue nationale), en République centrafricaine, conquiert depuis deux semaines plusieurs villes du pays, notamment dans le nord. Il était, jeudi dernier, aux portes de la capitale, Bangui. Ce mouvement s'est formé par des factions diverses vers 2006 comme l'UFDR (Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement) dirigé par Michel Am Nondokro Djotodia, ou encore la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP) et le Front démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC) avec à sa tête Abdoulaye Miskine. Ces factions ont ensuite été rejointes par d'autres leaders. Selon le spécialiste de la République Centrafricaine, « ces hommes ont pour socle commun d'être des « musulmans sociologiques», c'est-à-dire plus parce qu'ils sont nés musulmans que par conviction. Et de vouloir renverser le président centrafricain François Bozizé».