Les travaux d'un colloque traitant du thème "L'eau et la culture dans les régions sahariennes", ont débuté lundi après-midi à Adrar avec la participation de nombreux chercheurs et spécialistes, nationaux et étrangers. A l'ouverture de cette rencontre de quatre jours, l'accent a été mis sur l'importance de rationaliser l'exploitation de l'eau en milieu saharien par l'utilisation de procédés modernes, afin de préserver cette ressource vitale et de garantir un développement durable dans ces régions. Le directeur général de l'Agence nationale des ressources hydriques (ANRH) a mis en exergue "l'importance de la nappe aquifère albienne qu'ont en partage l'Algérie, la Tunisie et la Libye, et qui présente un réservoir d'eau souterraine de 40.000 milliards m3, couvrant une superficie d'un (1) million de kilomètres carrés". "L'exploitation croissante des eaux de ce réservoir souterrain a amené ces pays à réfléchir sur un mode de rationalisation de l'utilisation de ses eaux, sur la base d'accords de coopération, de coordination et de gestion, à l'instar de celui ayant conduit à une convention de gestion commune et durable de ces eaux entre les trois pays, pilotée par l'Observatoire du Sahara et du Sahel", a expliqué Rachid Taibi. Le même responsable a fait état, en outre, d'un recensement du réseau de foggaras (système d'irrigation traditionnel) dans le Sud algérien, composé de 1.477 foggaras, dont 711 en exploitation et le reste asséché. Le Dr Omar Herrouz, de l'Université de Bordeaux, a, de son côté, fait le parallèle entre les régions du Sud algérien et de la Gironde (ouest de la France), ayant toutes deux en commun l'exploitation des seules réserves souterraines dans leurs approvisionnements en eau. Il a évoqué, dans ce cadre, une étude du département de la Gironde visant à réduire de 30% annuellement l'exploitation de ces eaux, à travers des projets efficients d'économie d'eau, avant d'appeler à "moderniser les modes d'exploitation des eaux du système des foggaras qui fait la réputation de la région d'Adrar". Ce colloque, qu'abrite l'Université d'Adrar, vise la sensibilisation sur l'importance d'une exploitation rationnelle des eaux souterraines dans les régions sahariennes et le développement de procédés modernes dans leurs exploitations, à la lumière d'expériences de pays ayant enregistré des avancées dans le domaine, a indiqué le directeur général de l'Agence du bassin hydrographique du Sahara (ABH-S), Abderrazak Khadraoui. Plusieurs communications sont programmées à cette rencontre de quatre jours et s'articuleront autour de thèmes en rapport avec les systèmes d'information géographique et son rôle dans l'exploitation rationnelle des eaux souterraines en régions sahariennes, ainsi sur le système hydraulique saharien, "source de vie, entre la culture agricole et les spécificités écologiques".