Le constat présenté est inquiétant à plus d'un titre. Les nappes du système aquifère du Sahara sont soumises à des contraintes qui limitent la faculté d'exploiter leur potentiel. Ces contraintes ont certes, un caractère économique, mais les risques environnementaux constituent aujourd'hui les contraintes les plus déterminantes. Ces questions ont été discutées, hier à Ouargla, lors du colloque international consacré à la préservation et l'exploitation des ressources hydriques souterraines. Au-delà de la diversité et de la complexité des situations étudiées sur le terrain, il n'en ressort pas moins des protoplasmiques de dégradation des ressources en eau, ainsi que des risques croissants quant à la pérennité de leur exploitation à des fins de consommation ou de production, mais aussi comme facteurs et conditions de vie. Le constat présenté est inquiétant à plus d'un titre. Il fait état d'une surexploitation des nappes, un équipement inadéquat des forages, une salinisation des eaux par interférence de nappes et une pollution domestique aggravée par le phénomène de la remontée des eaux. Les ressources hydriques souterraines sont de l'ordre de près de 5 milliards de mètres cubes dans le Sud algérien. Cette eau est disponible, indique Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, grâce à d'importants gisements aquifères, notamment au bas du Sahara. Par ailleurs, sa qualité physico-chimique est sous la menace de plusieurs facteurs. Autres problèmes, les forages profonds représentent aussi un risque majeur pour les ressources en eaux souterraines. L'incident survenu par l'effondrement du puits OKN32 à Had Berkaoui (Ouargla) en est un exemple. Le forage avait pour objectif la production d'huile à partir des près de Trias argilo-gréseux, principal réservoir producteur de pétrole. Après plusieurs tentatives infructueuses pour colmater les pertes totales survenues dans ce forage, le trou initial foré jusqu'à 2523 m n'a pas pu être retrouvé à partir de la côte de 650 m. La pose d'un tubage à 616 m pour isoler les aquifères en surface et celle d'un autre tubage à 734 m n'ont pu arrêter les pertes totales de boue. Le puits a, par la suite, été abandonné avec la mise en place de deux bouchons de ciment à 748 m et à 98 m. Le problème de la gestion des ressources en eau est posé même pour ce qui est des eaux souterraines. Le choix des sous-thèmes du colloque n'est pas fortuit. La rencontre est axée principalement sur des problèmes de gestion. Car, juge-t-on, il est difficile d'imaginer une gestion des ressources en eaux souterraines sans une gestion et exploitation rationnelles de ses richesses. Selon M. Sellal, la mobilisation des eaux de l'Albien (eaux souterraines) du Sahara est une réaffectation plus équilibrée de la ressource naturelle superficielle et souterraine pour répondre aux besoins des régions du Sud et celle des Hauts Plateaux. Néanmoins, le ministre admet que l'exploitation de la nappe fossile de l'Albien est une équation complexe «de par les conditions difficiles de mobilisation et d'exploitation qui demande une collaboration cohérente et adaptée des politiques sectorielles». A titre indicatif, la remontée des eaux usées à Ouargla et à El Oued au niveau de la nappe phréatique représente aujourd'hui une menace, à la fois, pour les zones d'habitation et les espaces agricoles. S'agissant de l'exploitation des ressources hydriques souterraines, le ministre des Ressources en eau se fixe la réalisation de deux grands projets à court terme. Il s'agit de l'adduction de 750 km qui alimentera, à partir des champs captant de In Salah, la ville de Tamanrasset.