La révision de la loi de 2006 relative à la lutte contre la corruption "est une nécessité impérieuse", a déclaré, samedi à Alger, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini. Invité de l'émission "Nikache El Ousboue" (Débat de la semaine) de la chaîne I de la Radio nationale, M. Ksentini a appelé à une révision urgente de la loi relative à la lutte contre la corruption de manière à "durcir" les peines à l'encontre des corrupteurs. Les proportions que prend le phénomène de corruption en Algérie "sont dues à la réduction des peines y afférentes en vertu de la loi sur la corruption promulguée en 2006, notamment en ce qui concerne la requalification de cet acte de crime en délit". "La requalification de l'acte de corruption de crime en délit a été à l'origine de la hausse du nombre d'affaires de corruption", a-t-il estimé, précisant que la loi de 2006 "favorise la corruption de manière incroyable". M. Ksentini a mis l'accent sur l'impératif de "durcir les peines à l'encontre des auteurs des crimes de corruption préconisant la perpétuité sans aucun droit de grâce", arguant que "la corruption porte gravement atteinte à l'économie et ternit l'image du pays d'où la nécessité de son éradication ". Concernant les mécanismes de lutte contre la corruption à l'instar de l'organisme national de lutte contre la corruption, M. Ksentini a estimé qu'ils sont "insuffisants" pour éradiquer ce fléau qui a pris de l'ampleur au sein de la société algérienne.