Environ 80.000 trisomiques sont recensés en Algérie et uniquement 1 % d'entre eux sont insérés dans des structures scolaires, grâce à l'intervention de l'Association nationale de l'insertion des trisomiques (ANIT), en raison du manque de moyens financiers et de subventions, a indiqué mardi à Alger le président de l'ANIT, Youcef Chibani. "Le nombre de trisomiques est en progression en Algérie, avec pas moins de 80.000 trisomiques. L'ANIT a pu intégrer, uniquement, 800 enfants dans des écoles, dans des classes adaptées, mais cela reste insuffisant, compte tenu du nombre important de ces enfants", a précisé M. Chibani, lors d'une conférence de presse, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale des trisomiques. Selon les statistiques nationales, une moyenne de deux enfants trisomiques naissent chaque jour en Algérie, avec une incidence de 800 enfants trisomiques par an. "L'enfant trisomique est propulsé à sa naissance dans un environnement hostile et intolérant, engendrant beaucoup de souffrance pour lui et sa famille", regrette-t-il. S'agissant de la prise en charge du trisomique, l'ANIT déplore le peu d'implication des autorités publiques dans l'insertion scolaire de ces enfants, qui sont dans la plupart des cas isolés du monde extérieur et livrés à eux même. "Notre association est dépassée, nous avons un nombre important d'enfants qui sont en liste d'attente pour leur scolarisation et nous fonctionnons avec un nombre réduit de bénévoles", a fait savoir M. Chibani. Pour le vice-président de l'ANIT, Mahmoud Amoura, les enfants trisomiques doivent étudier, certes, dans des classes spécialisées mais dans les mêmes écoles que les autres enfants, afin de leur permettre de s'intégrer à la société et pour que leur entourage accepte leur différence et change de regard à leur égard. Ces enfants ont un potentiel d'apprentissage "non négligeable" et peuvent être très créatifs, intégrer des données intellectuelles au même titre que les autres enfants, a-t-il souligné, précisant que pour permettre aux trisomiques d'avoir un parcours scolaire "ordinaire", il est nécessaire de les mettre dans un environnement "ordinaire". S'agissant du suivi médical de cette frange de la population, Abbès Aberkane, trésorier de l'ANIT a proposé au ministère de la Santé, la création d'un centre de conseil génétique pour rassembler les compétences scientifiques et établir des programmes de prise en charge adéquats pour ces enfants. Les membres de l'ANIT ont appelé les pouvoirs public à s'impliquer dans l'intégration sociale des trisomiques, par la mise en place de structures adaptés à leur besoin, leur admission dans des établissements scolaires, sportifs, d'apprentissage, et en leur donnant leur chance pour l'accès à l'emploi.