Quant à l'insertion scolaire, tout reste à faire, selon notre interlocuteur, car des classes intégrées dans les écoles spécialisées sont nécessaires. L'association nationale pour l'insertion scolaire et professionnelle des trisomiques (ANIT) vient d'ouvrir une section à Akbou. Ses animateurs invitent les parents d'enfants trisomiques à se rapprocher de son siège sis à la crèche communale pour les inscrire. « Nous prendrons en charge et nous encadrerons les enfants trisomiques que nous recevrons en compagnie de leur maman pendant une séance d'une heure. 45 minutes seront réservées pour l'enfant et les 15 autres pour la mère en vue de lui inculquer quelques notions utiles », dira Sakina Oucheria, orthophoniste affectée par l'ANIT. La trisomie est due à une anomalie chromosomique. L'une des 23 paires, au moins, de chromosomes est un triplet, d'où le nom de trisomie. « L'intégration de ces enfants en milieux social et scolaire doit être préparée dès le jeune âge. Nous sommes tenus de travailler avec leurs parents », nous dira Makhlouf Benhamouche, président de section. Un matériel de jeu qui stimule les sens, des images à manipuler pour encourager leur imagination, des pictogrammes pour les aider à identifier les objets ainsi que des chaises adaptées eu égard à leur hypertonie sont indispensables. Quant à l'insertion scolaire, tout reste à faire selon notre interlocuteur car des classes intégrées dans les écoles spécialisées sont nécessaires. « Nous avons discuté avec des directeurs d'écoles et nous avons espoir de concrétiser nos objectifs d'autant plus que les éducateurs seront pris en charge par l'ANIT », précisera le président de section. Selon l'ANIT, deux enfants, au moins, naissent quotidiennement trisomiques en Algérie et près d'un millier par an s'ajoutent, donc, à ceux qui portent ce handicap. L'épanouissement des trisomiques est subordonné à la création d'établissements d'éducation, de rééducation et réadaptation motrice dans lesquels les parents, médecins, enseignants, psychothérapeutes, orthophonistes doivent s'impliquer. Enfin, nous tenons à souligner le combat d'une mère en vue de prodiguer à sa fille trisomique un suivi dès le stade précoce. Mme Lagha, qui habite à Boudjellil, a du emmener, durant 7 ans, sa fille Khadidja, trisomique depuis l'âge de 18 mois à Alger pour une séance quotidienne d'orthophonie. « Nous faisons la navette Boudjellil-Alger deux fois par semaine durant la première année puis une fois par semaine durant la suivante », nous relatera-t-elle. Aujourd'hui, Khadidja suit ses études dans une école ordinaire et arrive à décrocher des moyennes de 4,5 sur 10. Un véritable exploit ! Quant à maman courage, elle est vice-présidente de la section de l'ANIT d'Akbou.