La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a affirmé mercredi à Alger qu'aucun cas de vol d'organes n'a été enregistré lors d'enlèvements d'enfants, soulignant que les patrouilles de police seront renforcées au niveau des établissements scolaires. Intervenant lors d'une émission de la chaîne I de la radio nationale sur le phénomène d'enlèvement d'enfants, la représentante de la DGSN, la commissaire de police Ghania Benmaouche, a affirmé que contrairement aux informations publiées dans certains journaux sur des cas de prélèvement d'organes sur des enfants enlevés, "les services de sécurité n'ont enregistré aucun cas similaire". Certains organes de presse recourent au "battage médiatique" pour traiter les questions d'enlèvement d'enfants, phénomène qui n'est pas nouveau car plusieurs cas ont été recensés dont les auteurs connaissaient souvent leurs victimes. Les motifs de ces enlèvements étaient le chantage ou l'agression sexuelle, a-t-elle précisé. 204 cas d'enlèvement d'enfants ont été recensés l'année dernière par les services de sécurité, contre 221 enfants enlevés en 2011, a-t-elle rappelé. En vue de faire face à ce phénomène, source de préoccupation pour l'opinion publique, les services de sécurité procèderont au renforcement des patrouilles au niveau des établissements scolaires, outre la mise en place de points de sûreté urbaine au niveau des grands centres urbains. Les services de sécurité ne ménageront aucun effort en vue d'identifier les auteurs de ces crimes, en recourant à tous les moyens disponibles, notamment les tests ADN en cas d'absence de preuves, outre la coordination de leurs efforts avec leurs partenaires, en vue de mettre un terme à ce phénomène. Par ailleurs, le conseiller au ministère des affaires religieuses et des wakfs, Aissa Mghirbi, a affirmé que des consignes ont été données aux imams et aux mourchidate à travers tout le territoire national pour traiter de ce phénomène lors des prêches et des cours religieux. Il a évoqué "el qisas" (talion), cité dans le Saint Coran comme sanction à ce type de crime et qui est recommandé pour le règlement des questions liées à la sécurité et à la stabilité de la société. L'avocate et militante des droits de l'enfant, Malia Bouzid a tiré la sonnette d'alarme quant à la "propagation" ces dernières années, de ce phénomène, avec des proportions "effrayantes". Ce phénomène "avait pour objectif la demande de rançons mais aujourd'hui, il s'agit de cas d'agressions sexuelles et d'homicides volontaires", a-t-elle précisé. Il est "la preuve" de l'insécurité qui règne dans notre société", a-t-elle estimé, ajoutant qu'"il est temps de prendre ce phénomène en charge et de façon sérieuse (...) d'où la nécessité de réactiver la peine capitale à l'encontre des auteurs d'enlèvements et d'assassins d'enfants.