, a affirmé le Dr Sofiane Ali Halassa, en charge du programme national de lutte antituberculeuse au ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, indiquant que plus de 11.000 cas ont été recensés pour la seule année 2012. Dans un entretien à l'APS la veille de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le 24 mars, le spécialiste a expliqué que plus de 21.000 cas de tuberculose tous types confondus ont été enregistrés en 2012 et que la plupart, soit 11.857 étaient extrapulmonaires. Les chiffres du ministère de la Santé font état de 8.899 cas de tuberculose pulmonaire en 2012 dont 7.218 cas infectieux, 258 tuberculoses infantiles et plus de 11.000 affections extrapulmonaires. Ce spécialiste des maladies respiratoires et phtisiologiques relève un recul des atteintes de tuberculose pulmonaire infectieuse au cours des dernières années à raison 19,7 cas pour 100.000 habitants, rappelant que les taux les plus hauts d'affection en Algérie ont été enregistrés entre 1993 et 2003. Les cas de tuberculose extrapulmonaire sont passés de 17 % des cas de tuberculose prévalant en Algérie au lendemain de l'indépendance à 57% ces dernières années. L'amélioration des conditions de vie des Algériens et la qualité des soins dispensés ont contribué au recul de la tuberculose pulmonaire pour laisser émerger d'autres types de cette même pathologie générés par d'autres facteurs. Le taux de prévalence de la tuberculose extrapulmonaire en Algérie est similaire a celui enregistré dans les pays de même niveau socio-économique, a soutenu le spécialiste qui a indiqué que les services d'oto-rhino-laryngologie, d'hématologie, de médecine interne, de gastrologie, de néphrologie et de gynécologie-obstétrique prenaient en charge la tuberculose extrapulmonaire. Le système de données relatives aux maladies à déclaration obligatoire démontre que l'incidence de la tuberculose extrapulmonaire était plus importante chez les personnes âgées et les adultes dont la moyenne d'age se situe à 34 ans, avec 60 % des cas signalés parmi la population féminine. La tuberculose extrapulmonaire qui affecte des organes autres que le poumon n'est pas contagieuse, la bactérie à l'origine de la maladie prolifère dans les organes à forte teneur en oxygène. Lorsque des organes nobles (le rein) sont atteints, la maladie peut entraîner la mort. Les cas sont pris en charge après le dépistage effectué auprès de 271 structures de lutte contre la tuberculose, a fait savoir le Dr Halassa indiquant qu'un traitement aux antibiotiques est préconisé pendant deux mois puis suivi d'autres médicaments de support sur 4 mois. Il a toutefois déploré la difficulté du dépistage de la tuberculose extrapulmonaire, en raison, a-t-il dit, de la formation insuffisante des médecins et du manque de moyens. Seul l'institut Pasteur d'Alger est doté des techniques modernes de dépistage, a-t-il ajouté. Le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière organise les activités marquant la journée mondiale de lutte contre la tuberculose à Médéa. Un hommage sera rendu à l'occasion aux professeurs Larbaoui et Pierre Chaulet pour leurs efforts en la matière. Les deux spécialistes ont mis au point le programme national de lutte antituberculeuse lors des années soixante-dix qui a favorisé le recul de la maladie dans le pays. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait salué les performances de l'Algérie en matière de lutte antituberculeuse lors des années soixante-dix et quatre-vingt.
