Le documentaire "Tamoughli ghef Tagrawla" (regard sur la guerre de libération nationale) de la jeune réalisatrice Malika Tazekrit, en compétition pour le prix "jeune talent" au festival du film amazigh, projeté, dimanche, à la maison de la culture Mouloud Mammeri, est un témoignage sur quelques événements de la guerre de libération nationale qui se sont déroulés dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ce film de 52mn met la lumière sur un massacre commis par l'armée coloniale le 06 janvier 1959. Ayant appris que le village d'Ait Yahia Moussa, qualifié par les moudjahidine de "citadelle imprenable", allait abriter une importante réunion de coordination à laquelle prendront part les colonels Amirouche, M'Hamed Bougara et Si El Houas, l'ennemi a encerclé le village dans la perspective de capturer ces grands chefs de la guerre de libération nationale. Des villageois se sont alors cachés dans une grotte qui se trouve près du village Hidoussa, qui leur servait de refuge contre les attaques de l'armée française. Un abri qui n'était pas connu de celle-ci. L'aviation française a bombardé au napalm le village et a gazé les occupants de la grotte avant de détruire l'entrée de cette cache naturelle, témoigne un rescapé. Aujourd'hui les ossements de ceux qui sont mort dans la grotte, et dont on ignore le nombre, sont à ce jour sur place, poursuit le même témoin. Le documentaire qui comporte un grand nombre de photos d'archives de la guerre de libération nationale, aborde ensuite le rôle des femmes dans la guerre qui a permis au peuple algérien de se libérer du joug colonial. Un rôle mis en exergue à travers le témoignage d'une femme, Mme Taos Larfi, du village d'Ait Oumalou, agent de liaison pendant la guerre de libération nationale et qui avait aménagé un refuge, avec un accès sous terrain, pour recevoir les moudjahidine, les soigner et les nourrir. Le documentaire s'achève sur des images d'archives, du peuple en liesse qui célèbre l'indépendance de l'Algérie. Durant les débats qui ont suivi la projection de ce documentaire, la jeune réalisatrice a été félicitée pour son intérêt à cette partie de l'histoire de l'Algérie et pour avoir pensé à recueillir des témoignages de gens qui ont vécu la guerre de libération nationale. Il a été, toutefois, reproché à Malika Tazekrit de ne pas avoir poussé son travail d'investigation plus loin, en recueillant plus de témoignages et en filmant la grotte d'Ait Yahia Moussa, des "failles qui sont dues au manque de moyens et à l'insécurité dans certaines localités de la wilaya telles que Ait Yahia moussa, où il est difficile de filmer dans les maquis", a précisé la réalisatrice.