Une jeune domestique marocaine, âgée 14 ans qui travaillait chez un couple à Agadir (sud du Maroc), est décédée à cause de la maltraitance de ses employéurs, a rapporté mercredi la presse locale. Le décès de Fatima est survenu dimanche après son transfert à l'hôpital suite à des brûlures de troisième degré sur plusieurs parties de son corps causées pas ses employeurs, un couple formé d'un gendarme et d'une enseignante, a précisé le quotidien Aujourd'hui le Maroc.0 "Aujourd'hui c'est Fatima, avant c'était Khadija, Zinebà mais elles sont 60.000", s'est indignée la directrice opérationnelle de l'Institut national de solidarité avec les femmes (INSAF), Houda El Bourahli, en appelant le gouvernement marocain à assumer ses responsabilités en accélérant la promulgation de la loi de protection des employés domestiques. En novembre 2012, l'ONG Human Rights Watch (HRW) avait exhorté les autorités marocaines à mettre fin à l'exploitation des enfants, majoritairement des filles, de moins de quinze ans, qui travaillent dur comme domestiques pendant 12 heures par jour, 7 jours par semaine, pour des sommes aussi minimes que 11 dollars US par mois. "Des jeunes filles âgées de huit ans à peine endurent des sévices physiques et travaillent de longues heures pour un maigre salaire en tant comme travailleuses domestiques au Maroc", avait indiqué HRW dans un rapport rendu public à Rabat sous le titre "Une servitude solitaire : Le travail des enfants domestiques au Maroc". Dans ce document de 73 pages, l'ONG a relevé que certaines filles avaient affirmé que leurs employeurs les battaient et les insultaient fréquemment, les privaient d'éducation et leur refusaient parfois des repas suffisants. Le rapport s'appuyait sur des "recherches menées au Maroc en avril, mai et juillet 2012, à Casablanca, Rabat, Marrakech et dans les environs d'Imintanoute, dans la province de Chichaoua". En octobre 2011, un projet de loi sur le travail domestique sanctionnant leur exploitation a été élaboré par le gouvernement mais n'a toujours pas été adopté par le parlement. Le projet de loi avait été critiqué par 34 associations et réseaux marocains estimant notamment que le texte ne faisait pas obligation aux personnes au courant de cas de petites bonnes d'en informer les instances ayant autorité d'intervenir sur le lieu de leur exploitation. Elles reprochent également au texte de ne pas traiter ni des dispositions légales ni du mode et des conditions de retrait et d'accueil des petites bonnes retirées de ces lieux d'exploitation pour les remettre en état sur les plans physique et psychologique et les préparer à leur réinsertion et suivi familial, social et scolaire.