L'affaire Khalifa Bank sera rejugée en appel mardi prochain au tribunal criminel près la Cour de Blida, six (6) années après le premier procès tenu en mars 2007, au niveau du même tribunal qui avait condamné le principal accusé dans cette affaire, Abdelmoumène Rafik Khelifa, à la prison à perpétuité par contumace. Ce nouveau procès a été programmé après prolongement de la première session ordinaire de l'année 2013 du tribunal criminel de Blida (du 21 janvier au 28 mars), dont la durée a été prorogée sur décision du procureur général, Boumediene Bacha, après l'approbation par la Cour suprême, le 19 janvier 2011, des pourvois en cassation introduits par la défense et par le ministère public. Soixante-quinze (75) accusés et quelque 300 témoins, parmi lesquels le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci (ancien ministre des Finances), le ministre des Finances, Karim Djoudi, le ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, et le secrétaire général de l'UGTA Abdelmadjid Sidi Said, ont été convoqués par le tribunal, qui sera présidé par le juge Antar Menouar, pour ce second procès de l'affaire Khalifa, selon une source judiciaire. Une cinquantaine de personnes constituant la partie civile dans cette affaire sont, également, concernées par ce pourvoi en cassation. Le premier procès, tenu en mars 2007, dans l'enceinte de ce même tribunal s'est achevé par la prononciation de peines allant d'une année à 20 ans de prison, et la relaxation d'une cinquantaine de personnes, parmi les 94 prévenus jugés en comparution. Dix (10) autres accusés avaient été condamnés par contumace. Les chefs d'accusation retenus contre eux étaient "constitution d'une association de malfaiteurs", "vol qualifié", "escroquerie, abus de confiance" et "falsification de documents officiels". Pour rappel, la justice avait été saisie de cette affaire après que la Banque d'Algérie eut constaté un découvert de 3,2 milliards de dinars dans "la caisse principale de Khalifa Bank", qui fut la première banque privée en Algérie. "Le principal accusé dans cette affaire, Abdelmoumène Rafik Khelifa, n'est pas concerné par ce second procès", avait indiqué récemment à l'APS, l'adjoint principal du procureur général près la Cour de Blida, Zerkerras Mohamed, qui a expliqué que "Abdelmoumène Khelifa avait déjà été condamné à la perpétuité par contumace, et de ce fait il ne peut être rejugé dans une même affaire, sauf s'il venait à introduire un pourvoi en cassation". En avril 2010, le ministère de l'Intérieur britannique avait autorisé l'extradition de Abdelmoumène Khelifa vers l'Algérie, mais son avocat avait introduit un appel auprès de la Cour suprême britannique qui a "suspendu cette décision d'extradition".