L'affaire Khalifa sera rejugée, “sans attendre l'extradition du principal accusé” dans cette affaire, Abdelmoumen Khelifa. Les accusés dans l'affaire de la caisse principale d'El Khalifa Bank, jugés par le tribunal criminel de Blida en 2007, et dont la Cour suprême a accepté le pourvoi en cassation, seront rejugés par la cour de Blida qui programmera cette affaire “dès la réception du dossier”, a indiqué à l'APS, le procureur général près la cour de Blida, Bacha Boumediene. On reprend, donc, les mêmes et on recommence. C'est-à-dire les lampistes. Quant aux autres personnalités politiques, qui occupent toujours leur poste, rien n'est dit. Lors du premier procès, ces personnalités ont été appelées comme témoins. Durant le procès, qui s'est déroulé en mars 2007, avec la comparution de 104 personnes, Abdelmoumen Rafik Khelifa avait été condamné à la réclusion à perpétuité par le tribunal de Blida dans le cadre du procès dit de “la faillite frauduleuse d'El Khalifa Bank”. Les chefs retenus contre lui étaient “constitution d'une association de malfaiteurs, vol répété, fraude et escroquerie, abus de confiance, falsification de documents officiels et bancaires, corruption, abus de pouvoir et faillite frauduleuse”. L'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie en fuite, Abdelwahab Keramane, et cinq autres inculpés sont tous condamnés à 20 ans de prison ferme. Son frère, Abdennour Keramane, était l'ancien ministre de l'Industrie. Sa fille Yasmine, ancienne représentante de Khalifa Airways à Milan (Italie) avait été condamnée à 10 ans de prison. Le tribunal criminel de Blida avait également ordonné la saisie des biens de tous ces condamnés. Des peines de 1 an à 15 ans, assorties d'amendes allant de 100 000 dinars à un million de dinars avaient été rendues contre 44 des accusés, 55 autres personnes ont bénéficié d'un acquittement. Pour le moment, la cour de Blida n'a pas encore reçu le dossier de l'affaire en question, M. Bacha a expliqué que cette dernière ne pouvait en aucun cas être programmée pour la session criminelle en cours qui se termine le 16 mai 2012. La prochaine session devrait débuter en septembre. Mais, là encore, ce n'est pas encore sûr que l'affaire soit programmée avant la fin de l'année. “Aucune priorité et aucune attention particulière ne seront accordées à cette affaire” selon M. Bacha. Le procureur général a souligné, néanmoins, que “si le rôle le permet, l'affaire sera programmée pour la prochaine session criminelle”. Il a également expliqué que pour les accusés jugés définitivement, soit pour n'avoir pas introduit un pourvoi en cassation devant la Cour suprême ou parce que cette dernière a refusé leur requête, ils comparaîtront, en tant que témoins, devant le tribunal criminel qui rejugera l'affaire. Pour l'accusé principal, Abdelmoumen Rafik Khelifa, condamné par contumace à perpétuité, le procureur général a indiqué qu'il serait jugé seul dès son extradition et le reste des accusés dans l'affaire comparaîtront, à ce moment-là, en qualité de témoins. Pour rappel, la Cour suprême a accepté en janvier dernier 54 pourvois en cassation introduits par le ministère public ainsi que 24 autres introduits par les accusés eux-mêmes, soit un total de 78 pourvois en cassation acceptés par cette instance. Dix-sept autres accusés se sont désistés de leurs pourvois en cassation. La reprise du procès nous renseignera s'il s'agit d'une réparation ou aggravation ? Pour des accusés, qui ont tous purgé leurs peines, ou s'il s'agit, alors, d'un nouveau procès, d'une nouvelle instruction. A. B.