La coopération entre l'Algérie et la Chine "peut servir d'exemple", en matière de collaboration Sud-Sud, a affirmé le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, dans un entretien accordé au quotidien "China Daily". M. Bensalah, qui est en visite en Chine, où il représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au Forum asiatique de Bo'ao, a souligné dans cet entretien que les relations algéro-chinoises "ont été toujours empreintes d'amitié, de considération et de respect mutuel", et que les deux pays "jouissent d'une amitié traditionnelle entre leurs peuples". "Le peuple algérien, a-t-il dit, ne peut oublier le soutien apporté par la Chine à l'Algérie combattante, ensuite sa solidarité dans la phase post-coloniale de reconstruction socioéconomique, pour aboutir aujourd'hui au partenariat global de portée stratégique", estimant, dans ce sens, que la coopération entre les deux pays "peut servir d'exemple en matière de collaboration Sud-Sud". Depuis l'adoption de la déclaration sur l'approfondissement des relations de coopération stratégique en novembre 2006, les relations algéro-chinoises ont enregistré, "outre une intensification du dialogue politique, une nouvelle dynamique dans la coopération économique qui depuis, a touché un très large éventail de domaines", a-t-il fait observer. Sur le plan des échanges commerciaux, M. Bensalah a noté, toutefois, que le montant des investissements directs chinois en Algérie "reste très modeste puisqu'il atteint à peine 400 millions de dollars". Il a soutenu, à ce propos, que "c'est sur ce volet qu'un effort devra être fait pour hisser le montant des investissements à un niveau beaucoup plus conséquent", en imprimant un "nouvel élan" à cette coopération. Il a mis en avant la nécessité de "mettre plus l'accent, à l'avenir, sur l'investissement conjoint dans le cadre d'un partenariat stratégique, en encourageant les entreprises algériennes et chinoises à travailler ensemble et à intervenir ensemble dans les marchés tiers, notamment dans les pays africains et arabes dans une première étape et également dans les marchés européens dans une seconde phase". Il s'est dit, à ce propos, "persuadé" que les potentiels des entreprises des deux pays sont "grands et réels" et qu'"il s'agit, a-t-il noté, d'exploiter ces potentiels, les mettre en commun et saisir les grandes opportunités qui existent dans ces pays, avec lesquels nos deux pays, entretiennent de bonnes relations à la fois politiques et économiques". "C'est un atout commun qu'il s'agira d'utiliser et d'inscrire cette action commune dans le cadre justement de notre coopération stratégique", a indiqué M. Bensalah, annonçant que ces questions seront à l'ordre du jour de la prochaine session de la Commission mixte algéro-chinoise de coopération. Une relation d'exception Interrogé, dans le même sillage, sur les attentes de l'Algérie en matière de coopération avec la nouvelle direction politique chinoise (dirigée par le président Xi Jinping), il a fait part de la "convergence" des objectifs, portant sur "un partenariat économique gagnant-gagnant, un dialogue politique soutenu, et une solidarité agissante sur les grandes questions où les perceptions et les préoccupations de la Chine sont très proches, pour ne pas dire identiques, aux nôtres". "Cette relation d'exception que nous voulons construire ensemble se traduit, bien évidemment, par la mise en œuvre d'un large éventail d'actions de coopération qui, d'année en année, gagne en substance et rapproche davantage aussi bien nos opérateurs économiques que nos sociétés civiles", a-t-il précisé. Il a ajouté que "cette relation privilégiée trouve, bien entendu, ses prolongements naturels dans les foras multilatéraux, dont le Forum de coopération sino-arabe et sino-africain". L'Algérie et la Chine ambitionnent d'"approfondir davantage" la coopération dans tous les secteurs d'activités, à leur tête le transfert de la technologie, "clé de voûte dans tout ce que nous entreprenons ensemble", a-t-il souligné. Il a expliqué que ce volet de coopération "concerne l'ensemble des secteurs d'activités économiques, à savoir les travaux publics, les transports, l'énergie, le bâtiment, la santé et la recherche scientifique pour ne citer que ceux-là". "Parmi les secteurs porteurs potentiels de développement de la coopération, je relèverai ceux stratégiques de l'utilisation de l'énergie nucléaire à usage pacifique, celui de la technologie de l'information et de la communication, domaines dans lesquels la Chine a accumulé un énorme capital d'expérience et de maîtrise dont nous souhaitons bénéficier", a-t-il encore déclaré. Revenant sur la participation de l'Algérie au Forum asiatique de Bo'ao, M. Bensalah a souligné l'importance de cette rencontre, et ce, à plusieurs niveaux. Ce forum constitue, pour lui, d'abord, "une enceinte de dialogue sur des thématiques qui n'intéressent pas exclusivement la zone asiatique". Il s'agit ensuite, a-t-il poursuivi, d'"une rencontre qui se tient en Chine un pays ami qui vient de se doter d'une nouvelle direction politique. De ce point de vue ma présence ici est aussi un témoignage d'amitié vis-à-vis du peuple chinois", a-t-il dit. Il s'agit enfin, a-t-il conclu, "d'une rencontre où l'Afrique se devait d'être représentée", rappelant "l'intérêt qu'attache la Chine au renforcement de ses liens multiformes avec l'Afrique et la contribution qu'elle peut apporter à son développement qui constitue un objectif "stratégique".