Les participants au 8ème colloque national sur la vie du penseur et chahid Larbi Tébessi (1891-1957) ont recommandé, au terme des travaux d'une journée, de faire de cette rencontre un forum maghrébin. La rencontre, organisée dans le cadre de la commémoration du 56ème anniversaire de l'assassinat de cheikh Larbi Tébessi, arrêté le 4 avril 1957 à son domicile à Alger, par un commando de l'armée française, a permis aux universitaires et historiens participants de mettre en exergue l'action de cheikh Larbi Tébessi dans le mouvement réformiste et son militantisme anticolonial. Les intervenants ont mis l'accent sur les rapports privilégiés qu'entretenait le chef de file du réformisme algérien, Cheikh Abdelhamid Benbadis, avec cheikh Larbi Tébessi, membre de la Direction, fondateur de l'association des Oulémas algériens et successeur de cheikh Benbadis après sa mort le 16 avril 1940. La formation et le parcours de cheikh Larbi Tébessi ont été évoqués, depuis ses études en Algérie, puis à l'université Zitouna de Tunis, ensuite à El Azhar, au Caire (Egypte), jusqu'à sa nomination à la tête de l'Institut Benbadis de Constantine, en 1947, à l'âge de 56 ans. Les intervenants ont également analysé les rapports complexes qui étaient tissés, d'une part, entre le Parti du Peuple Algérien (PPA), fondé par Messali Hadj, Areski Kahal et Abdallah Filali après la dissolution de l'Etoile nord-africaine par le gouvernement du front populaire, et dont le programme déclaré était l'indépendance de l'Algérie, et, d'autre part, l'association des Oulémas musulmans algériens qui activait pour défendre la Nation algérienne dans ses valeurs spirituelles et ses constantes. Ils ont mis l'accent sur la complémentarité du programme politique et du programme culturel, notamment sous la direction de Cheikh Larbi Tébessi qui avait préconisé, dès 1952, l'union de tous les courants algériens. Cheikh Larbi Tébessi est né en 1891 à Stah, à 100 km au sud-ouest de Tébessa. Après ses études, il ouvre à Tébessa, une école pour propager ses idées réformistes et anticolonialistes. Arrêté et emprisonné après les massacres du 8 mai 1945, il fut, après l'offensive du 20 août 1955 lancé par le chef révolutionnaire Zighoud youcef, l'un des principaux animateurs de l'adhésion du parti de l'association des Oulémas musulmans algériens au Front de libération national en 1956. Ses positions révolutionnaires lui avaient valu enlèvement et assassinat par l'armée française, en avril 1957. Ce colloque a été organisé par l'association culturelle locale "Larbi Tébessi", de concert avec l'université de Tébessa.