Le dialogue national réunissant les partis politiques représentés à l'Assemblée nationale constituante (ANC) a démarré, lundi à Tunis, avec l'objectif de parvenir à un consensus sur les prochaines échéances politiques. Le président de la République provisoire, Mohamed Moncef Marzouki, a, selon un communiqué de la présidence tunisienne parvenu à l'APS, appelé à concrétiser rapidement les arrangements indispensables pour la rédaction de la Constitution et des lois organisant les élections présidentielles et législatives dans la mesure où, a-t-il estimé, "le prolongement de la période transitoire est le facteur qui met le plus en péril la stabilité de la Tunisie". Le président Marzouki a également mis l'accent, dans son allocution, sur "l'impératif de décrispation de la situation en réduisant la tension politique". Pour lui, le dialogue national "ne peut pas se limiter aux seuls partis politiques mais commande au contraire d'y associer la société civile tout entière". La rencontre s'est tenue en présence du chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh et des représentants de la Troïka au pouvoir : Le Mouvement Ennahdha, le Congrès pour la République (CPR) et le Parti Ettakatol (Forum démocratique pour le travail et les libertés). Les partis de l'opposition sont représentés à cette réunion par le Parti républicain, le Mouvement Nidaa Tounes, l'Alliance démocratique et le Parti Al-Moubadara. Le président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar, a estimé quant à lui que le dialogue national doit bénéficier d'un large consensus des groupes parlementaires, des partis et des élus n'appartenant à aucun groupe ainsi que des organisations nationales et des acteurs de la société civile. M. Ben Jaafar déclare avoir soutenu toute initiative de dialogue national visant à parvenir à un consensus autour des questions litigieuses et qui permettrait le parachèvement du processus transitionnel dans les meilleures conditions, notamment par la rédaction de la Constitution, l'organisation d'élections transparentes, de manière à garantir l'alternance au pouvoir. L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) avait, de son côté, organisé à la mi-octobre 2012 un dialogue national qui a été marqué par l'absence d'Ennahdha et du CPR. Le président tunisien a salué cette initiative, estimant toutefois que "pareille initiative, qu'elle soit d'essence politique ou sociale, doit converger avec l'Assemblée nationale constituante en tant que dépositaire et détenteur du pouvoir, et à ce titre mandaté pour assimiler les recommandations et idées auxquelles le présent dialogue aura donné lieu".