L'ancien président du Haut comité d'Etat (HCE, juillet 1992-juin 1994), Ali Kafi, décédé mardi à Genève à l'âge de 85 ans, a pleinement assumé ses responsabilités dans les moments difficiles, souligne mercredi à l'unanimité la presse nationale. "Le compagnon des moments difficiles", "le baroudeur Ali Kafi tire sa révérence", "la fin de l'un des derniers colonels de l'ALN", "l'Algérie perd un troisième président en une année", sont les principaux titres de "Une" consacrés à la disparition de Kafi qui sera enterré mercredi après-midi à El-Alia (Alger). Ces titres traduisent une reconnaissance à l'engagement de l'homme dans la guerre de libération nationale et dans la lutte pour la préservation des institutions de l'Etat pendant les années 1990. "Le compagnon des moments difficiles" titre El Watan. En acceptant la présidence du HCE, Ali Kafi "a pris ses responsabilités au moment sans doute le plus critique de l'histoire de l'Algérie moderne", écrit le journal. Le défunt a accepté de présider le HCE après l'assassinat, le 29 juin 1992 à Annaba, de Mohamed Boudiaf, qui occupait ce poste depuis janvier de la même année. "L'histoire retiendra de lui qu'il n'a pas tourné le dos à l'adversité et qu'il ne s'est pas dérobé au moment où le pays, au plus mal, l'a sollicité", relève El Watan. Avec la mort d'Ali Kafi, l'Algérie a perdu, en une année, son troisième ancien Président, après Ahmed Ben Bella et Chadli Bendjedid, soulignent Liberté, El Khabar, le Soir d'Algérie et Echorouk al-Yaoumi. Pour Liberté, le "baroudeur Ali Kafi avait accepté la lourde tâche de présider aux destinées du HCE, au moment où l'Etat avait failli disparaître et où beaucoup de politiques se terraient ici et ailleurs en attendant la suite des événements". Dans "Point d'orgue", le billettiste d'El Khabar, Saâd Bouakba, qui a cotoyé le défunt et l'a aidé dans la rédaction de ses Mémoires publiés en 2002, lui rend hommage pour sa contribution à la Révolution, son rôle à la tête de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) et son action en tant que diplomate, notamment dans les pays arabes. "Kafi était un ambassadeur jouissant d'une forte personnalité. Il était craint de tous les présidents chez qui il avait travaillé en tant qu'ambassadeur de l'Algérie, comme Djamel Abdenasser (Egypte), Hafed al-Assad (Syrie), El Gueddafi (Libye)", indique-t-il. L'ancien président du HCE était "un chef d'Etat qui n'a pas reculé devant la difficulté, au moment où d'autres avaient peur d'assumer de lourdes responsabilités dans une période difficile où l'Algérie sombrait dans le chaos, à huis clos", souligne pour sa part Algérie News dans un commentaire. Reproduisant un entretien que lui a accordé le défunt il y a deux ans, le journal El Fadjr met l'accent sur un homme qui a marqué de son empreinte la lutte contre le colonialisme dans la zone (puis wilaya) du Nord-Constantinois dont était le chef de 1957 à 1959. Pour le quotidien Ech-chaâb, Ali Kafi a servi l'Algérie "avec dévouement" dans les différentes étapes de son long parcours de moudjahid (colonel de l'Armée de libération nationale) et de commis de l'Etat.