Près de sept millions de Syriens ont besoin d'aide humanitaire, a indiqué jeudi la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos. "Les derniers chiffres montrent que 6,8 millions de personnes ont besoin d'aide, 4,25 millions ont été déplacées dans le pays et 1,3 million supplémentaires ont trouvé refuge dans les pays voisins", a déclaré Mme Amos. La Syrie compte 20,8 millions d'habitants. Mme Amos a réaffirmé qu'en raison de l'insécurité, des restrictions et du financement encore insuffisant, les agences de l'ONU étaient "proches du point de rupture" et pourraient être amenées rapidement à suspendre "certaines opérations humanitaires essentielles". De son côté, le Haut-commissaire de l'ONU aux réfugiés Antonio Guterres, s'adressant au Conseil par vidéo-conférence, a estimé que le chiffre de réfugiés pourrait passer à 3,5 millions à la fin de l'année. "Ces chiffres sont terrifiants et la situation risque de devenir tout simplement insoutenable", a-t-il commenté en appelant à la solidarité internationale en faveur des pays d'accueil comme le Liban et la Jordanie. Or, a souligné Mme Amos, "un convoi allant de Damas et Alep (nord) passe par 50 points de contrôle, la moitié gérés par le gouvernement". "Nous ne pouvons pas fonctionner comme cela", a-t-elle conclu, invitant le Conseil à envisager "d'autres manières de livrer l'aide, y compris par des opérations transfrontalières'". Du coté des zones contrôlées par l'opposition, "où les besoins sont les plus présents", la fourniture d'aide à la région d'Alep en passant par la frontière turque a "nettement diminué depuis deux mois". Malgré ces difficultés, a-t-elle souligné, près de deux millions de personnes ont pu être secourues par le Programme alimentaire mondial en mars, et l'UNICEF et ses partenaires ont pu fournir de l'eau potable à 5 millions de personnes.