Quelque 1,5 million de Syriens ont besoin d'une aide internationale pour se nourrir, a-t-on apprissamedi auprès de l'ONU, selon qui l'idée de corridors humanitaires avancée par la France n'est pas justifiée à ce stade. «L'augmentation des besoins (alimentaires, ndlr) a conduit le Croissant rouge à demander un soutien supplémentaire pour nourrir 1,5 million de personnes», affirme la chef des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, dans un communiqué. Le Croissant rouge et d'autres organisations syriennes ont jusqu'à présent fourni l'essentiel de l'aide humanitaire dans le pays, auquel le régime de Bachar al-Assad a sévèrement réduit l'accès. Selon Mme Amos, près de 3 millions de Syriens, sur une population d'environ 20,5 millions, sont affectés par la répression des manifestations depuis mars. Des milliers de personnes ont fui vers des camps de réfugiés au Liban et en Turquie, d'autres ont quitté les villes où se déroulent les manifestations pour trouver refuge chez des amis ou de la famille ailleurs dans le pays. «A l'heure actuelle, les Nations unies et ses partenaires sont dans l'incapacité d'estimer de façon complète les besoins de la population», ajoute Mme Amos. La chef des opérations humanitaires de l'ONU a en revanche balayée l'idée avancée par le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, d'établir des corridors humanitaires, ou celle de créer des zones humanitaires sures. «A ce stade, les besoins humanitaires identifiés en Syrie ne justifient par la mise en place de ces mécanismes. Avant de discuter de ces options, il est essentiel d'avoir une vision claire des besoins exacts de la population et à quel endroit», estime-t-elle.