Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a indiqué mercredi soir que les textes de loi définissant les types et les prix du pain et la marge bénéficiaire des boulangers seront révisés, soulignant la détermination de l'Etat à "prendre en charge de manière globale" le dossier du pain. Dans une déclaration à la Télévision algérienne, le ministre a précisé que "les deux décrets exécutifs de 1991 qui concernent la qualité de la farine et le prix, le type et la marge de bénéfice du pain, seront révisés". Une marge de bénéfice à au moins 20% est l'une des principales revendications de l'union nationale des boulangers qui a observé mardi une grève d'un jour. Le syndicat appelle à la valorisation de la marge bénéficiaire à travers la réduction du prix de la farine (matière première entrant dans la fabrication du pain) de 2.000 à 1.500 DA le quintal ou la hausse du prix de la baguette de pain à 12 DA. M. Benbada a souligné à cet effet que la révision de ces textes est dictée par le développement technologique que connaît la fabrication du pain, notamment l'introduction des fours électriques et les améliorants, ajoutant que la décision ministérielle définissant les composants du pain sera révisée. "L'utilisation des améliorants utilisés dans la fabrication du pain sera soumise à des règles pour maîtriser le prix de revient de ce dernier", a-t-il soutenu. M. Benbada, qui a de nouveau écarté l'augmentation du prix de la baguette de pain, a indiqué qu'un atelier de travail sera mis en place dimanche prochain au niveau du ministère composé de représentants des boulangers, d'experts en alimentation, de professionnels et de représentants des associations de protection du consommateur qui se penchera sur l'aspect relatif à a qualité du pain. Depuis 1996, la prix du pain subventionné par l'Etat n'a connu aucune augmentation contrairement à celui de ses composants. Le prix de la baguette de pain ordinaire est fixé à 7,5 DA et à 8,5 DA pour le pain amélioré alors que ce produit est généralement cédé à 8 DA et plus. Le ministre a fait savoir que son département envisageait de subventionner la farine destinée à la confection du pain et non celle utilisée dans la pâtisserie-biscuiterie soulignant le recours à un "procédé technologique" permettant de produire une farine qui n'entre pas dans la confection du pain. La farine destinée à la pâtisserie-biscuiterie sera cédée au prix réel, a indiqué le ministre assurant que cette mesure garantira au consommateur du pain de qualité à un prix subventionné par l'Etat et au boulanger une marge bénéficiaire convenable pour poursuivre cette activité. Selon l'union des boulangers, les Algériens consomment près de 1 million de baguettes de pain par jour produites par quelque 21.000 boulangeries à travers le territoire national.