Le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), Youcef Kelfat a affirmé à Alger la possibilité du maintien du prix de la baguette de pain à 8,5 DA, à condition de baisser le prix de la farine à 1 500 DA/quintal et d'annuler la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour les produits utilisés dans la fabrication du pain. La FNB insiste sur la nécessité de garantir une marge bénéficiaire aux boulangers avoisinant les 20%, a estimé M. Kelfat, précisant qu'une série de propositions a été présentée afin de trouver les solutions adéquates à cette question. Parmi les solutions proposées, l'annulation ou le remboursement de la TVA appliquée sur les prix des matières premières utilisées dans la fabrication du pain, à l'instar de la levure, des améliorants et de l'électricité, outre la réduction du prix de la farine de 2 000 DA à 1 500 DA. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, avait indiqué la semaine dernière à Oran, que près de 50% des quantités de farine subventionnées par l'Etat n'étaient pas utilisées dans la fabrication du pain, soulignant que les quantités de farine restantes étaient destinées au secteur industriel et 25% à la fabrication de gâteaux, pâtisseries et autres usages. La FNB a proposé l'utilisation exclusive de la farine à fibres (à base de blé complet) dans la fabrication du pain et sa vente au prix de 1 500 DA/quintal, a précisé M. Kelfat, rappelant que ce type de farine ne pouvait être utilisé dans la fabrication des pâtisseries et des pattes. En outre, une commission mixte composée de représentants des ministères du Commerce, des Finances et de l'Agriculture, de la FNB, de l'Office interprofessionnel algérien des céréales (Oaic), du groupe industriel Eriad (agroalimentaire, céréales et dérivés) a été installée en mars dernier, afin d'évaluer le coût réel de la baguette de pain. Les conclusions de la commission, qui a achevé ses travaux le 4 avril dernier, ont fixé le coût de la baguette entre 9,5 et 10,5 DA, selon la qualité des produits utilisés. Le prix de la baguette de pain subventionnée par l'Etat, fixé à 7,5 DA et à 8,5 DA pour le pain amélioré, est resté inchangé depuis 1996. Cependant, son prix actuellement est de 10 DA au niveau de la majorité des boulangeries. Pour sa part, le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, M. Aït Abderrahmane Abdelaziz, avait affirmé que le ministère avait reçu le rapport de la commission, soulignant que le ministère du Commerce soumettra ses conclusions aux services du Premier ministère qui prendra les décisions «adéquates» en vue d'une prise en charge des préoccupations des boulangers au nombre de 21 000 selon les chiffres de la FNB.