L'expérience de l'Algérie en matière de préparation du retour volontaire des migrants à leurs pays d'origine a été mise en exergue lors d'un atelier international ouvert dimanche à Tlemcen. Cette rencontre, ayant pour thème "Retour volontaire assisté des migrants à leur pays d'origine", est initiée par la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'Homme, en coordination avec un nombre de partenaires étrangers intéressés par les droits des émigrés dont le Conseil italien pour les réfugiés et le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD). Le professeur Hocine Abdelaoui du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement a présenté une étude effectuée par ce centre sur la politique de l'Algérie dans le domaine de traitement du processus de migration mixte, mettant l'accent, dans cette stratégie, sur le retour volontaire des migrants à leurs pays d'origine. Il a souligné, dans ce contexte, que l'Algérie a entamé depuis les années soixante-dix la préparation du retour volontaire des migrants, notamment ceux installés en grand nombre en France, et ce à travers un nombre de mesures telles que l'exonération des taxes douanières à l'entrée et l'accompagnement dans les projets d'investissement et l'accès au logement. Ces mesures ont motivé de 1974 à 1994 plus de 77.000 migrants pour le retour volontaire assisté, alors que de 2000 à 2005, plus de 23.310 ont regagné le pays d'origine, a souligné le conférencier observant que 31,3 % d'entre eux perçoivent leurs pensions dans le pays d'accueil. 2,24 % sont rentrés au pays par nostalgie, surtout avec la dégradation des conditions de vie et les hostilités affichées vis-à-vis de ces communautés. Selon l'intervenant, cette opération a été précédée par d'intenses préparatifs consentis par les pouvoirs publics. Dans ce sens, il a été procédé, dans ce sens, l'ouverture de 653 établissements pour l'enseignement de l'arabe et tamazight au profit de 11.860 élèves. Lors de cette rencontre, à laquelle ont participé des représentants d'un nombre d'organisations versées dans la protection des groupes vulnérables, du Croissant rouge algérien (CRA) et de la société civile, Alice Sironi, de l'Office international des migrations, a abordé les droits des migrants conformément aux normes internationales et des dispositions juridiques garantissant les droits des migrants, demandeurs d'asile et des émigrés clandestins. Le programme de cette rencontre comprend également deux ateliers traitant des conditions et des procédures pour le retour volontaire ainsi que la réinsertion dans le pays d'origine et de la coopération internationale. L'objectif de cet atelier, le sixième du genre au niveau national, consiste en l'étude, avec les parties concernées, le retour volontaire et en faire "un véritable projet" susceptible d'apporter une solution à cette problématique, loin de la conception du retour comme échec ou défaillance des migrants, selon Benali Benmansour, membre de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'Homme.