Les participants à l'atelier technique sur la migration ont insisté, avant-hier, au terme de leurs travaux à Biskra, sur la dimension humanitaire de ce phénomène et sur la coopération internationale pour son traitement. Le chercheur algérien, Mohamed Saïd Musette, du Centre de recherche en économie appliquée au développement (Cread), a souligné que l'Algérie a consenti des «efforts importants» pour satisfaire aux critères internationaux en matière de protection des droits des migrants et de leurs familles, loin de toute forme de discrimination. Il a également estimé que «l'Algérie ne sera pas un centre d'attente, encore moins un gendarme au service de l'Europe dans la région», et souligné que le phénomène, pour être traité, «exige la coopération de l'ensemble des parties». «Si l'Europe fait face au seul problème de migration, ce problème est double pour l'Algérie qui est à la fois un pays source et un pays d'accueil pour les flux migratoires», a-t-il relevé. Pour sa part, le secrétaire général de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cnppdh), Abdelouahab Merdjana, a évoqué le cas de l'émigration clandestine d'Algériens, notamment des jeunes sur des «barques de la mort» vers la rive Nord de la Méditerranée, appelant, dans ce contexte, au renforcement de la coopération entre l'ensemble des pays du Bassin méditerranéen dans le domaine de la lutte contre ce phénomène devenu transnational, au travers de la mise en place de mécanismes régionaux pour le contenir. Mme Alice Sironi, de l'Union des juristes italiens pour la défense des droits de l'homme, a estimé que la catégorie fragile des migrants, qui compte des mineurs, des femmes enceintes, des enfants, des handicapés et des victimes de violences, a besoin d'assistance médicale. Les Etats, selon elle, «doivent s'engager à protéger la dignité de toutes les personnes, conformément à la Déclaration des droits de l'homme». De son côté, M.Christopher Hein, directeur du Conseil italien pour les réfugiés (CIR) a estimé que cette rencontre représente une opportunité pour connaître la situation de la migration dans la région et en Algérie en particulier, ainsi que pour mesurer les efforts déployés pour y faire face. Il a également inscrit cet atelier dans le cadre du projet d'accueil et de maintien des migrants lancé en janvier 2011 conjointement avec la Cnppdh, l'Union des juristes italiens pour la défense des droits de l'homme, le Centre international pour le développement des politiques migratoires (Icmpd) de Vienne (Autriche), ayant permis à ce jour la tenue de trois rencontres. Soulignons que cet atelier a été organisé à l'initiative de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cnppdh), en collaboration avec le Conseil italien pour les réfugiés (CIR), l'Union des juristes italiens pour la défense des droits de l'homme et l'Académie de la société civile (Asca) de Biskra.