Des vestiges encore visibles témoignent de l'existence de cinq anciens ponts romains à Constantine, a affirmé lundi un archéologue de l'annexe du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) d'Ain M'lila (Oum El Bouaghi). Animant une conférence sur ce thème à la maison de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa, le Dr Hocine Taoutaou, a précisé que ces ponts, construits en pierre de taille à bossage, enjambaient les gorges du Rhumel de part et d'autre de la ville. Des ponts, a-t-il ajouté, "sciemment détruits à l'époque des Hafsides vers 1304". Le premier de ces ouvrages d'art, dont la construction remonte au 1er siècle de l'ère chrétienne, est le pont de Bab El Kantara, de sept (7) mètres de large, qui fut la voie d'accès principale de Constantine puisqu'elle reliait les deux rives de l'Oued sur une distance de 60 mètres de long, a-t-il affirmé. Il se situait en dessous de l'actuel pont portant le même nom, a indiqué le chercheur, précisant que le second pont romain se trouvait à 50 m de celui de Bab El Kantara, tandis que le 3ème s'élevait du côté sud de l'actuelle passerelle Mellah Slimane plus connue sous le nom de "Pont de l'ascenseur". Toujours selon le Dr Taoutaou, le 4ème pont reliait la pointe de Sidi Rached à la rive est du Rhumel, juste à la naissance de ce qui sera ultérieurement le "Chemin des touristes" et, enfin, la dernière de ces passerelles romaines était réalisée à l'extérieur de la ville en allant vers la plaine de Hamma Bouziane, à proximité de l'actuel pont des chutes.