Annoncée il y a trois années, la réhabilitation du chemin touristique du Rhummel tarde toujours à voir le jour, ceci malgré le fait que l'étude de revalorisation du site existe déjà, alors que l'enveloppe nécessaire pour l'opération estimée à 80 millions de dinars a été bien débloquée, selon une source de la direction du tourisme de la wilaya. Le montage financier devra être assuré conjointement par la wilaya, l'APC de Constantine et la direction du tourisme. Confié il y a plus d'une année à la direction des travaux publics, le dossier a été entamé par le relevé de toutes les données graphiques, établir un constat des lieux et finalement proposer les solutions les plus adaptées à la situation. Une étape qui a été réalisée par un bureau d'études privé. Toutefois, la question est considérée avec plus de prudence à la DTP, où l'on considère que l'opération de remise en valeur du site est une affaire délicate. « Il y a eu certes une étude et une première évaluation des travaux, mais nous suggérons d'effectuer des études plus poussées avant d'en proposer une, où la meilleure des manière serait de réhabiliter les lieux par tranches en partant du pont des Chutes vers le pont de Sidi Rached », précisera Amar Remache, directeur des travaux publics de la wilaya. Certaines propositions vont dans le sens d'entamer d'abord une réhabilitation du jardin de Sousse, se trouvant en contrebas du pont de Bab El Kantara pour en faire un lieu de détente et de loisirs. Pour d'autres, la priorité devra être donnée en premier lieu à la préservation du site contre les déversements anarchiques des eaux usées et autres déchets ménagers jetés du haut de la falaise, et notamment du côté de la vieille ville, la rue Larbi Ben M'hidi et la rue Belkacem Tatache. A la direction de l'hydraulique, l'on estime, par contre, que la remise en valeur du Chemin des touristes ne sera possible qu'après l'achèvement du curage total des eaux de l'oued Rhummel, entamée il y a une année, et qui devra connaître son aboutissement durant l'année 2009. L'opération est en phase avancée, malgré les difficultés rencontrées sur le terrain. L'on notera, par ailleurs, que le projet de réhabilitation du Chemin des touristes prévoit aussi la réalisation des points d'eau, des accès pour l'intervention rapide des agents de sécurité, le confortement de certains pans de la paroi rocheuse et ses annexes et la réhabilitation du chemin supérieur qui aboutit à la passerelle Mellah Slimane. Le tronçon inférieur du pont d'El Kantara et la restauration du chemin inférieur, allant du pont d'El Kantara au pont du Diable, sont également au programme. Après l'avènement du téléphérique, le projet de réhabilitation du Chemin des touristes sera d'un apport certain pour le tourisme à Constantine et pourra être une source de recettes appréciables pour la ville. Pour l'Histoire, le Chemin des touristes, entamé en 1843 et inauguré en 1895, est l'oeuvre de l'ingénieur-constructeur Frédéric Remes. Ouvrage d'une rare beauté, il a connu de sérieuses dégradations suites aux violentes crues du Rhummel que la ville a connues en 1957, depuis, il a été complètement abandonné. Long de plus de 2 km, ce sentier, accroché aux parois du ravin, part du pont de Sidi Rached et, d'Est en Ouest, longe la falaise abrupte à plus de 150 m de hauteur, surplombe les anciennes piscines romaines, avant de terminer son périple, aux pieds du pont des Chutes, à moins d'un kilomètre de la piscine olympique de Sidi M'cid.