Le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a appelé lundi le Conseil de sécurité à faire pression sur les parties concernées au conflit du Darfour afin qu'elles parviennent à un règlement, et ce, en appuyant l'Opération mixte Union africaine-Nations unies au Darfour (MINUAD). Intervenant devant le Conseil de sécurité, M. Ladsous a prévenu que l'intensification du conflit au Darfour, aggravée par des affrontements militaires et la violence intercommunautaire, était ''source de graves inquiétudes''. Les institutions humanitaires estiment que, cette année, les affrontements au Darfour ont déjà provoqué le déplacement de 214.000 personnes, dont 24.000 réfugiés vers le Tchad, a-t-il précisé. Le Conseil de sécurité, a-t-il insisté, doit faire pression sur les parties concernées afin qu'elles parviennent à un règlement du conflit, en appuyant l'Opération mixte Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD). M. Ladsous, qui présentait aux membres du Conseil le rapport du Secrétaire général sur la MINUAD, a fait état des hostilités militaires, lesquelles, a-t-il dit, se sont poursuivies, au mois d'avril. Il a condamné l'attaque dont a été victime, le 19 avril, une position militaire de la MINUAD à Muhajeria, dans l'est du Darfour, précisant que cette attaque a été perpétrée par des éléments armés non identifiés et causé la mort d'un Casque bleu. Le gouvernement soudanais et la faction Minni Minawi de l'Armée de libération du Soudan (ALS) se sont affrontés à plusieurs reprises en avril, notamment à Labado et Muhajeria, dans l'est du Darfour, mais également près de Nyala, dans le sud du Darfour. En raison de ces affrontements, a-t-il fait remarquer, environ 33.000 personnes se sont regroupées et restent toujours concentrées autour des bases de la MINUAD à Labado et Muhajeria, soulignant que des avions militaires soudanais ont conduit en avril en cours des opérations militaires par intermittence autour de ces deux villes, tandis que l'armée de terre, soutenue par les opérations aériennes, a repris le contrôle de Labado et Muhajeria. ''La MINUAD examine actuellement les informations faisant état de pertes en vies humaines à la suite de ces affrontements'', mais, a-t-il fait observer, ces informations sont très divergentes. Par ailleurs, les autorités soudanaises ont accordé 401 nouveaux visas au personnel de la police civile de la MINUAD, a indiqué M. Ladsous, tout en notant qu'au 25 avril, 858 visas étaient encore en attente, dont 533 pour la police civile. S'agissant de la Conférence des donateurs sur le Darfour, tenue récemment à Doha, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a précisé que le montant total promis pour la mise en œuvre de la stratégie de développement du Darfour est de 3,7 milliards de dollars. Le représentant du Soudan, Daffa-Alla Elhag Ali Osman, qui avait demandé à prendre la parole au cours de cette réunion, a indiqué, que la situation instable résultant des affrontements communautaires avait été maîtrisée au bout de quelques jours, assurant ainsi un retour à la normale. Les accrochages entre les forces gouvernementales et des groupes rebelles se sont produits, en particulier, à la suite de fréquentes attaques par des éléments de la faction Minni Minawi de l'ALS. ''Il est extrêmement important de bien comprendre que les différents groupes rebelles au Darfour ont vu leurs activités diminuer grâce à l'action du gouvernement du Soudan'', a-t-il souligné. Par ailleurs, l'attaque menée contre des forces de la MINUAD jette, selon lui, la lumière sur certaines insuffisances de cette Opération mixte. Cette question mérite d'être examinée de très près, a-t-il souhaité, en affirmant que le gouvernement du Soudan n'avait épargné aucun effort pour poursuivre les coupables de telles attaques et les traduire en justice. S'agissant de contraintes imposées à la MINUAD, le représentant a tenu à préciser que, dans des cas très limités, le gouvernement soudanais préfère que l'Opération mixte ne pénètre pas dans des régions où elle risque d'être confrontée à de véritables dangers. Au sujet de la délivrance de visas au personnel de la MINUAD, le représentant a indiqué qu'il avait, récemment, rencontré lui-même M. Ladsous, pour l'informer qu'un comité de haut niveau avait été créé afin d'accélérer la procédure.