Le groupe iranien Chemirani family, associé au violoniste algérien Kheireddine M'kachiche, a gratifié le public constantinois, lundi dans le cadre de la 5ème soirée du Dimajazz, d'une fusion musicale très réussie où le malouf a fait bon ménage avec le zarb iranien, un instrument de percussion d'origine persane. Assis à même le sol, comme le veut la tradition, Djamchid Chemirani, considéré comme le maître iranien du zarb, et ses deux fils Keyvan et Bijan, à la saz (sorte de luth à long manche), accompagnés de M'kachiche, ont repris des morceaux de musique malouf, arrangés par le violoniste algérien, longuement applaudis par l'auditoire. "J'ai voulu donner une touche algérienne à ma collaboration avec la famille Chemirani", a indiqué M. Kachiche après ce spectacle durant lequel, a-t-il dit, "le plaisir de l'échange et du partage se voit, s'entend et se ressent". Le groupe persan, accompagné de la voix chaude de l'autre artiste de la famille, Maryam Chemirani, ont plongé l'assistance dans un monde de méditation rythmée où, aux sons du zarb et du saz, Maryam a interprété des poèmes en louange, offrant toutes les émotions à un public tenu en haleine. Le spectacle a ensuite continué de plus belle avec batteur Belge Stéphane Galland et son groupe improvisé composée du brésilien Malcom Braff au piano, de Magic Malik à la flûte, du turc Ahmet Misirli à la percussion, de l'Espagnol Carles Benavent à la basse et du bulgare Petar Ralchev. La danse d'Apa, Pygmalyte, "Hommage à Minino" et le mouachah arabo-andalou "Lama Batha Yatathana" furent autant de régals, le public tombant à pieds joints sous le charme d'un jazz inspiré des musiques traditionnelles. "Que du bonheur", ont dit les spectateurs.