Le public ne se lasse pas d' écouter ces formations musicales s'épancher en mélodies harmonieuses et apprécier encore ces airs universels... Le Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes continue à faire le bonheur des mélomanes en invitant chaque soir à se produire sur les planches de la salle Ibn Zeydoun plusieurs groupes ou formations de musique, d'ici et d'ailleurs. Nourri dès son plus jeune âge des sonorités de la musique populaire citadine et des diverses sonorités liturgiques voisines du domicile familial, Rachid Guerbas, le commissaire dudit festival, propulsé par cette confluence, a bien affiché sa volonté de faire de ce festival un évènement incontournable dans le monde musical du paysage culturel algérien. Le premier soir, qui a vu se produire l'ensemble régional d'Alger, Nadia Benyoucef et le musicien perse Hassen Tabar en présence de la ministre de la Culture Khalida Toumi a laissé présager cette réussite qui confère à cette manifestation toute l'ampleur de sa majesté et la qualité de la musique offerte au public. Ce dernier ne se lasse pas, en effet, de venir écouter ces formations musicales s'épancher en mélodies harmonieuses et, voguant aussi sur des airs universels. Aussi, la soirée du mercredi soir a été rehaussée par la présence du groupe Broken consorts de Tours qui s'est évertué à jouer de la musique anglaise des XVIe et XVIIe siècles. Passionnés d'arrangements et d'improvisation, ces musiciens se sont retrouvés, encore une fois, pour expérimenter les palettes sonores propres aux instruments de l'Europe prébaroque et composer des programmes dans un souci de modernisme et de variété. Ce fut un véritable ravissement sonore. Suivra l'association Ahbeb Larbi Bensari de Tlemcen qui, rappelons-le, avait été couronnée Premier lauréat aux festivals nationaux de musique andalouse. Le public algérois est allé, jeudi dernier, à la découverte de la musique crétoise, superbement jouée par Rossy Daly quartet. Musicien longtemps nomade, l'Irlandais, Ross Daly, s'est fixé en Grèce au milieu des années 70 en épousant les contours et les profondeurs de la riche culture musicale de ce pays sans jamais cesser d'être ce qu'il est vraiment: un artiste profondément original. Etudiant les richesses des répertoires traditionnels classiques et folkloriques de cette partie du monde, Ross Daly en est maintenant un maître respecté, maîtrisant toute une gamme d'instruments, dont notamment le laouto grec, le saz turc, l'oud arabe, le goudron persan et le sarangi indien. Enseignant dans un centre d'études musicales à Athènes dont il est le directeur, (on compte parmi ses disciples Kelly Thomas et Angelina Tkatcheva), il donne parallèlement des concerts en Europe, au Proche-Orient et en Amérique du Nord, rassemblant autour de lui des musiciens de tous les horizons. Il entretient des relations artistiques privilégiées avec Djamchid Chemirani, maître du zarb iranien ainsi qu'avec ses deux fils Keyvan et Bijan Chemirani. Ses collaborations fructueuses s'étendent aux joueurs de lyra, laouto et violon comme Stelios Petrakis, et Périclès Papapetropoulos. La musique que joue aujourd'hui Ross Daly puise son inspiration des répertoires traditionnels de Grèce, des Balkans, de Turquie, du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord et d'Inde du Nord. Apprécié en tant que créateur de son propre univers musical, Ross Daly se définit comme un compositeur de ce qu'il appelle ´´la musique modale contemporaine´´. C'est ce que nous pouvons apprendre sur ce musicien hors pair dans un document signé Sophie Guérinet. De la musique savante et savoureuse qui a dû faire chavirer plus d' un. Et ce n'est pas encore fini, puisqu'il se produiront ce soir le duo de charme Latitude et juste après l'association Djenadia de Boufarik. En parallèle à ces concerts, le festival organise également des conférences et master class au niveau de l'Institut national supérieur de musique. L'occasion de rencontrer un ou plusieurs invités autour d'un sujet qui touche à la musique andalouse et à ses influences ainsi que de créer des évènements autour des cultures et des savoirs et d'engager un échange libre avec le public.