Tribunal de Sidi M'Hamed: 5 individus placés en détention provisoire dans une affaire de trafic de drogues    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès du Laos    Mouloudji donne le coup d'envoi du programme culturel de la 27e édition du SILA    Djelfa : conférence en hommage au Chahid Ziane Achour    Le président de la République attache une importance particulière au renforcement des liens des Algériens avec leur glorieuse histoire    Ministre de l'Intérieur: les services de police sécurisent les établissements scolaires et leurs abords suivant un plan d'action étudié    Tébessa: mise en avant de l'utilisation de l'intelligence artificielle et de ses applications dans le secteur de la santé    Pêche: adoption des contrats de performance pour la gestion des directions de wilayas    Accidents de la circulation : 74 morts et 247 blessés en une semaine    La SNTF lance un service de réservation électronique pour les lignes longues distances    Borrell exprime "la consternation" de l'UE face aux récentes frappes de l'armée sioniste contre le Liban    CAN-2025/Algérie: "Enchaîner les résultats positifs"    ONU/Conseil de sécurité: consultations à huis clos sur le Soudan du Sud    APN: PLF 2025, plateforme idoine pour concrétiser le programme présidentiel    Mondial-2025 (messieurs)/amical : victoire de l'Algérie face à Piotrkowianin (Pologne) 34-30    Rafle: l'Algérien Mohamed Maidi élu président de Confédération africaine de la discipline    Le DGSN prend part à Glasgow aux travaux de la 92e session annuelle de l'Assemblée générale d'Interpol    Agression sioniste contre le Liban: 3 050 martyrs depuis le 8 octobre 2023    LG lance son livre de marque ''Brave Optimists'' montre son ADN optimiste    «L'Otan reconnaît le leadership de l'Algérie dans la sous-région de la Méditerranée»    Tennis : Novak Djokovic, «blessé», renonce aux Masters ATP    Plus de six entraîneurs ont jeté l'éponge    200 m 4 nages (petit bassin) : Jaouad Syoud améliore son record national    Le président de la République opère un mouvement partiel dans le corps des walis et walis délégués    Le PLF 2025 consacre de nouveau l'attachement de l'Etat à son caractère social    La Malaisie prépare un projet de résolution visant à expulser l'entité sioniste de l'ONU    L'ETUSA met en place des navettes spéciales    « Arrestation de bandits incriminés dans des affaires de drogues »    Poursuite de la campagne de sensibilisation aux risques du monoxyde de carbone    Nomination pour la première fois d'un ambassadeur palestinien    52 pays appellent à un embargo mondial sur les livraisons d'armes à Israël    Le soliloque au fil du temps    Exposition sur les armes antiques durant la période ottomane    Haine viscérale de «l'Arabe» Un élément constitutif figé de la culture française    Signature d'une Convention-cadre entre l'Université Abdelhamid-Mehri et la direction des Moudjahidine    Le président de la République opère un mouvement des walis et des walis délégués    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Voyage à travers les « frappes » persanes
TRIO CHEMIRANI À ALGER
Publié dans L'Expression le 29 - 11 - 2001

« O Dieu, donne aux musiciens des doigts de sucre et pour le zarb, une main de fer ! », dixit Djalal - Ud - Dîn Rûmi, XIII siècle...
Après s'être illustré au printemps dernier à la salle Ibn Zeydoun de Riad El Feth, le percussionniste franco-iranien, Keynan Chemirani est de retour. Il sera accompagné cette fois-ci, non pas de la formation Chant du monde de Jean-Marc Badovani - souvenez-vous - mais plutôt de son père Djamchid et son frère Bijau, tout aussi d'incroyables musiciens, pour une soirée exceptionnelle, 100% percussion, assurée par cette principale percussion iranienne: le zarb. Cet instrument de musique original est en fait un simple tambour fait d'un corps de bois enforme de calice tendu d'une peau de chèvre «Zarb» est par ailleurs un mot arabe qui signifie «frappe» et les persans lui donnèrent l'acception de «rythme», de temps (d'une mesure musicale), de tempo donc. Il n'est plus considéré aujourd'hui comme un simple instrument accompagnateur où l'on exige peu du joueur. Accompagnant ordinairement les compositions rythmées de la musique savante, quelques grands percussionnistes ont durant le siècle dernier développé ses capacités techniques à même d'en faire à présent un instrument festif à part entière. Jouer du zarb demande ainsi une grande souplesse des poignets, une agilité des doigts concentrés sur la membrane mais aussi sur les bords, quelques fois, les ramures ou la caisse.
La percussion orientale est une affaire de famille chez les Cheminari. Ces derniers ont toujours travaillé dans leur maison familiale. Ce trio, père et fils, puise sa substance musicale de la poésie persane - dont s'inspirent les rythmes traditionnels - pour développer sur elles des harmonies modernes, où l'accent est mis sur les polirythmies et sur la multiplicité des sons. A l'écoute de quelques-uns de leurs morceaux, on croirait entendre tomber de la pluie, un doux bruit caressant nos oreilles. De leurs habiles doigts de magicien, le trio parvient à créer une atmosphère à la foi zen et apaisante. Dépouillées de tout artifice les notes qui se dégagent de zarb, se veulent sauvages et sensuelles et même parfois amples, revigorantes. Disciple du grand maître Hosein Teherani, le père Djamchid Chemirani, a le mérite d'avoir introduit la musique traditionnelle iranienne en Occident. Etabli en France depuis plus de 30 ans, il est désormais considéré comme le maître incontesté du zarb. Né à Téhéran en 1942,il étudie le zarb dès sa huitième année apprenant très vite à jouer de cet instrument. Lorsqu'il est arrivé à Paris en 1961,il révèle à «l'autre» toute la beauté que recèle sa culture musicale. Science approfondie des rythmes, technique stupéfiante, Djamchid Chemirani possède ces qualités à un degré exceptionnel. Ce musicien monumental se produit aujourd'hui aux côtés de Maurice Béjart, Caroline Carlson (pour la danse).
Pour le théâtre, il a participé au fameux Mahabharata de Peter Brook, sans oublier le cinéma auquel il a pris part. Il compte à son actif une dizaine d'enregistrements discographiques. Son fils aîné s'appelle Keynan.
Ce charmant garçon est né en 1968 à Paris. Il a commencé à apprendre le zarb dès l'âge de 13 ans auprès de son père, assimilant rapidement la technique et le savoir traditionnel. Jusqu'en 1989, il suit parallèlement des études de mathématiques jusqu'en maîtrise et entame une carrière internationale en tant que soliste et accompagnateur. Il joue aussi du Udu, une cruche en terre utilisée en Orient et en Afrique, ainsi que du bendir et du riqq, deux percussions méditerranéennes. Keynan donne de nombreux concerts en s'associant aux différentes formations traditionnelles notamment en duo avec son père, avec Hassan Tabbar, avec l'ensemble Kudsi Erguner (musique ottomane), avec Françoise Ailan (musique et chants judéo-espagnols), avec R.Shankar Misha (rencontre de percussions indiennes et iraniennes : tabla et zarb)... C'est dire l'immense richesse musicale dont le musicien se nourrit! Outre la musique orientale, Keynan a souvent pris part à des formations de jazz, de musique contemporaine ou improvisée notamment avec le Quartet de World music Ur avec Michel Bismut, Jorge Pardo et Nabil Khabidi, le trio Alazar avec Carlo Rizza et Michel Montanaro... Keynan possède une discographie aussi bien riche que variée, en solo ou en groupe. Son frère Bijan, a commencé très jeune à jouer le zarb auprès de son père Djamchid Chemirani. Baignant dès son plus jeune âge dans une ambiance musicale, voyant passer à la maison bon nombre de musiciens tels que Dairoush Tala'i, il assimile très vite la technique de l'instrument et le savoir traditionnel. Il s'initie plus tard aux techniques du daf iranien, ce tambour sur cache muni de multiples anneaux métalliques. Encouragé par son frère Keynan, il commence alors très jeune à se produire en concert en accompagnant des musiciens tels que Henri Agnel, Ross Daly, H.Omouni, Socrate Sinpoulos, Patrick Vaillant, Juan Carmona et des chanteuses comme Amina Alaoui, Parissa et Houria Aïchi pour les musiques traditionnelles. Il participe aussi à des concerts de jazz avec Chico Freeman, Albert Mangelsdorf, Percussions orchestra, Jean-Marc Padovani, Renaud Garcia, Fons...
Parallèlement, il apprend le répertoire iranien sur le Kamantché auprès de Cyrus Rangsbarr. En 1999, il compose la musique du documentaire de Pascal Vacellin Le pouvoir du FMI pour Arte.
Lui aussi compte quelques enregistrements à son actif, notamment en trio et en duo avec Socate Sinopoulos. Organisé par le CCF, le concert de ce trio de choc est prévu samedi prochain, à partir de 20 h 30, à la salle Ibn Zeydoun de Riad El Feth. L'intégralité de sa recette sera versée au profit des sinistrés de la dernière tragédie nationale, nous apprend-on. Une bonne occasion de joindre l'utile à l'agréable.
Véritablement, ce rendez-vous avec les Chemirani est à ne rater sous aucun prétexte!


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.