Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé l'urgence de mener une action concertée en faveur d'une relance du processus de paix israélo-palestinien pour sauver la solution à deux Etats dont les contours reposent sur les frontières de 1967. "Il est urgent de mener cette année une action concertée en faveur de la paix si l'on veut sauver la solution des deux Etats", a affirmé M. Ban dans son message à la réunion internationale des Nations unies sur la question de la Palestine qui s'est ouverte lundi à Addis-Abeba (Ethiopie). Il a précisé à ce propos que les contours d'une solution à deux Etats reposant sur les frontières de 1967 et prévoyant des échanges de territoires étaient ''bien connus''. Il a dans ce contexte appelé à l'urgence de mener une action concertée en faveur de la paix pour sauver la solution à deux Etats palestinien et israélien vivant côte-à-côte, estimant que le statu quo n'est tenable ni sur le plan politique ni sur le plan économique. "Il faut que les dirigeants politiques israéliens et palestiniens montrent qu'ils sont disposés à dépasser le stade des discussions au sujet des négociations pour arriver à une mobilisation durable de la communauté internationale, et à aborder la question du statut final et notamment conclure des accords concernant les territoires, la sécurité, les implantations et l'eau", a-t-il indiqué. Il a par ailleurs relevé l'importance d'apaiser les tensions sur le terrain, en faisant part de sa préoccupation par la reprise des violences qui sont liées surtout à la situation des prisonniers palestiniens. M. Ban a également affirmé que la décision prise par Israël de fermer d'importants points de passage à Ghaza n'a fait qu'exacerber une situation humanitaire déjà extrêmement grave. ' 'Les parties devraient s'abstenir de tout acte ou discours susceptible d'aggraver les tensions et de compromettre les perspectives de reprise des pourparlers, qui demeure la seule voie envisageable pour parvenir à un règlement prévoyant deux Etats'', a-t-il insisté. ''La poursuite de la colonisation en Cisjordanie et à El-Qods-Est par Israël, en violation du droit international, m'inquiète profondément'', a-t-il déploré. M. Ban a également fait savoir dans son message que lors de sa dernière rencontre avec le président américain Barack Obama à Washington, il lui avait réitéré que l'ONU était disposée à soutenir toute ''initiative sérieuse'' présentant des ''perspectives politiques crédibles'', y compris sur le plan multilatéral, par l'intermédiaire du Quartette et des principaux partenaires régionaux. Pour sa part, le président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, Abdou Salam Diallo, a relevé le rôle important des pays africains concernant l'appui au peuple palestinien comme en témoigne le vote récent sur la résolution 67/19 de l'Assemblé Générale, une résolution historique qui a accordé à la Palestine le statut d'Etat observateur. "Nous sommes réunis aujourd'hui afin d'aborder le thème de la solidarité africaine avec le peuple palestinien en vue de la réalisation de leurs droits inaliénables, y compris la souveraineté et l'indépendance de l'Etat de Palestine", a-t-il affirmé. Le message du SG de l'ONU transmis à la réunion internationale des Nations unies sur la question de la Palestine à Addis-Abeba, a coïncidé avec la rencontre à Washington entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry, et une délégation ministérielle de la Ligue arabe pour des concertations sur l'avenir du processus de paix israélo-palestinien et des moyens de sa relance. M. Kerry a reçu lundi à Washington une délégation ministérielle de la Ligue arabe conduite par le Premier ministre du Qatar et ministre des Affaires étrangères, Cheikh Hamad ben Jassim ben Jaber Al Thani, pour des concertations sur l'avenir du processus de paix israélo-palestinien et des moyens de sa relance. Le dernier Sommet arabe tenu à Doha avait recommandé, à propos de la question palestinienne, la formation d'une délégation arabe présidée par le Qatar avec la participation également du Secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi, dans le but de mener des consultations avec le Conseil de sécurité, l'Administration américaine, la Russie, la Chine et l'Union européenne en vue de définir un calendrier pour lancer des négociations "sérieuses" de paix. M. Kerry et plusieurs ministres des Affaires étrangères de pays arabes ont poussé lundi pour une relance du processus de paix israélo-palestinien en réactivant une initiative lancée il y a plus de dix ans par l'Arabie Saoudite. L'initiative de paix saoudienne de 2002, endossée par la Ligue arabe, prévoit une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis juin 1967, de la création d'un Etat palestinien avec El-Qods-Est pour capitale et d'un règlement "équitable et agréé" de la question des réfugiés palestiniens sur la base de la résolution 194 de l'Assemblée générale de l'ONU. Inquiétude de l'ONU face à la poursuite de la colonisation israélienne S'agissant de la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie et à El-Qods-Est occupées, M. Ban s'est dit "profondément inquiet", précisant que ces actes étaient en violation du Droit international, notant également que les frontières de la bande de Ghaza doivent être ouvertes pour permettre la circulation légitime des personnes et des biens. De son côté, le président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, Abdou Salam Diallo, a appelé la communauté internationale à exiger de l'occupant israélien de mettre fin à ces politiques et pratiques d'élargissement des colonies de peuplement en Cisjordanie, y compris El-Qods-Est, pour qu'enfin une nouvelle dynamique de négociations puisse s'enclencher entre les deux protagonistes du conflit. Par ailleurs, l'Unesco a annoncé lundi qu'elle enverra, à la mi-mai, une mission d'experts afin d'examiner l'état de conservation du site du patrimoine mondial de la vieille ville d'El-Qods et ses remparts. A la demande du Conseil exécutif de l'Unesco, la Directrice générale, Irina Bokova, a tenu un grand nombre de consultations avec plusieurs Etats membres afin de parvenir à un accord avec les parties concernées pour que la mission soit dépêchée. Cet accord est maintenant conclu, comme cela a été annoncé au Conseil exécutif, indiquent les services de presse de l'Unesco. La dernière mission de suivi à El-Qods occupée s'est déplacée en 2004. En 2010, le Comité du patrimoine mondial a demandé une nouvelle mission, ainsi qu'en 2011 et 2012.