Les pays d'Afrique centrale ont plaidé, vendredi à Brazzaville, pour la création d'un fonds spécial consacré au processus de transition en Centrafrique, où la situation s'est aggravée six semaines après la prise du pouvoir par les rebelles du Séléka. A l'issue d'un sommet extraordinaire, le document final intitulé "l'Appel de Brazzaville" a proposé "la création d'un fonds d'affectation spécial ou un fonds fiduciaire" dédié à la Centrafrique. Ce fonds doit permettre le "financement de la préparation et le déroulement des opérations électorales" prévues après la période de transition de 18 mois, durant laquelle le président Michel Djotodia demeurera président et dirigera le pays avec un gouvernement d'union nationale, précise le texte. Le Groupe de contact international "encourage" tous les pays membres de l'Union africaine (UA) et les partenaires internationaux à "apporter des contributions volontaires généreuses au fonds d'affectation spécial", poursuit le document sans préciser d'objectif chiffré. Le Groupe se déclare en effet "vivement préoccupé par la dégradation continue de la situation politique et sécuritaire marquée notamment par les violations graves des droits humains ainsi que par la détérioration de la situation humanitaire et économique en RCA". Il appelle les Etats de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), de l'Union Africaine et les partenaires de la Centrafrique à se mobiliser "en vue de la restauration urgente de la sécurité et de l'ordre public, de la protection des droits de l'Homme et de la lutte contre l'impunité, de la mise en place et du fonctionnement effectif des institutions de la transition, de l'élaboration d'un chronogramme électoral et de la réunion des conditions pour la tenue d'élections libres et crédibles". La plupart des ministres de la CEEAC, dont le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye, ont participé au sommet, présidé par le chef de l'Etat congolais Denis Sassou Nguesso. Le commissaire pour la paix et la sécurité de l'Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, et le sous-secrétaire de l'ONU pour les questions politiques, Taye-Brook Zerihoun, ont aussi participé à la rencontre.