L'ONG internationale des droits de l'homme, Human Rights Watch, a appelé lundi les forces armées maliennes et les groupes armés à la protection des civils et au respect des droits des prisonniers en cas d'une éventuelle opération militaire dans la région de Kidal. ''Toutes les parties belligérantes dans le nord du Mali ont l'obligation de respecter les lois de la guerre, notamment dans le cas où l'armée nationale malienne lancerait une offensive contre les groupes armés dans la région de Kidal'', a déclaré Human Rights Watch (HRW). Pour cette ONG, basée à New York, ''des violations des droits de l'homme commises précédemment ont suscité des préoccupations, et rappelé la nécessité que toutes les forces armées impliquées minimisent les dommages subis par les civils et s'assurent que tous les prisonniers soient traités avec humanité, conformément aux Conventions de Genève de 1949 et au droit international humanitaire coutumier''. Le gouvernement malien, a-t-elle poursuivi, ''devrait s'assurer de la présence d'un nombre adéquat de gendarmes mandatés pour interroger les prisonniers pendant les opérations militaires et pour prendre des mesures dans les cas où des soldats commettraient des manquements à la discipline''. A ce propos, la chercheuse senior sur l'Afrique de l'Ouest à HRW, Corinne Dufka, a soutenu que ''le peuple malien a déjà souffert d'atrocités commises par tous les camps. De nouvelles exactions risqueraient d'exacerber encore les tensions ethniques au sein d'une population déjà vulnérable''. Les médias ont annoncé que le gouvernement malien préparait une offensive militaire dans les zones situées dans la région de Kidal qui demeurent sous le contrôle de deux groupes armés, le Mouvement national touareg pour la libération de l'Azawad (MNLA) et le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA). Kidal est la seule région du Mali dont le contrôle n'a pas été pleinement assuré par le gouvernement à la suite de l'opération militaire menée par la France, qui a débuté en janvier 2013. HRW précise que le conflit armé actuel entre le gouvernement malien et ses alliés, d'une part, et les groupes armés, d'autre part, est réglementé par l'article 3 des Conventions de Genève de 1949, dont le Mali est signataire, et par le droit international humanitaire coutumier''. Ce droit, explique-t-elle, ''vise à protéger les civils et les autres non-combattants des dangers d'un conflit armé, et traite de la conduite des hostilités, c'est-à-dire les moyens et méthodes de guerre, par toutes les parties''. Les civils ne doivent jamais être pris délibérément pour cible d'une attaque et les belligérants sont tenus de prendre toutes les précautions possibles pour minimiser les dommages infligés aux civils et à leurs biens. ''Les attaques qui ne feraient pas de distinction entre combattants et civils ou qui causeraient des dommages disproportionnés aux civils sont interdites'', tandis que ''les civils et les combattants capturés ne doivent pas être victimes de meurtres, de tortures ou d'autres mauvais traitements''.