Constat - Une délégation de l'ex-junte malienne, devait être reçue initialement ce lundi par le président burkinabè et médiateur Blaise Compaoré. C'est ce qu' a annoncé hier dimanche le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso. Une démarche qui vise assurément à désamorcer la crise dans ce pays après que L'ex-chef de la junte militaire ait fait part samedi passé de son rejet catégorique des décisions prises par les chefs d'Etat ouest-africains lors d'une réunion tenue jeudi dernier dans la capitale ivoirienne Abidjan. «Toutes les décisions prises à Abidjan ont été prises sans concertation avec nous», avait-il déclaré. Le capitaine Amadou Haya Sanogo, s'est également opposé en particulier à l'envoi de soldats dans son pays pour sécuriser la transition après le putsch du 22 mars dernier. Ce coup d'Etat militaire avait favorisé la chute du nord du Mali aux mains de rebelles touareg et de mouvements islamistes armés dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ces mouvements sont ouvertement accusés par l'organisation Human Rights Watch (HRW) d'avoir commis de «nombreux crimes de guerre», en se livrant à des viols, des pillages et à l'enrôlement d'enfants-soldats. La majorité des viols et pillages d'hôpitaux, écoles, églises ou bâtiments publics ont été imputés par des témoins aux rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), et, dans une moindre mesure, aux miliciens arabes et au groupe islamiste armé Ansar Dine, rapporte HRW dans un communiqué. L'ONG accuse également les islamistes d'avoir sommairement exécuté deux hommes et amputé la main d'un autre, d'avoir organisé des séances de flagellations publiques et menacé des femmes et des chrétiens. HRW dit disposer également d'«informations crédibles» sur la «détention arbitraire» et l'«exécution sommaire de Touaregs, membres des forces de sécurité et civils» par des militaires maliens. Au cours d'une mission de dix jours à Bamako, l'organisation de défense des droits de l'homme dit avoir interrogé plus de cent victimes et témoins d'abus, pour la majorité commis à Gao, Tombouctou, Diré, Niafounké, Ansongo et à Kidal, entre la fin mars dernier et la mi-avril en cours.