Plusieurs associations de malades chroniques ont appelé à ne pas prendre le patient "en otage" par la grève décidée lundi et, pour la deuxième fois consécutive, par l'intersyndicale des professionnels de la santé avec la "garantie d'un service minimum" au niveau des urgences et de certains services hospitaliers. L'intersyndicale, composée des médecins praticiens de la santé publique, des médecins praticiens spécialistes et des enseignants du paramédical a entamé ce lundi une grève de trois jours à l'échelle nationale. "La personne atteinte de maladie chronique en particulier l'hypertension artérielle est prise en otage par la grève du fait de l'absence de prise en charge", a indiqué le président de l'Association des hypertendus, Mokhbi Kheireddine, dans une déclaration à l'APS. L'hypertendu, a-t-il dit, "a besoin d'une prise en charge spécifique pour éviter l'aggravation de son cas", imputant la dégradation de l'état de santé du malade chronique à "l'absence du service minimum dans les hôpitaux et centres de santé". A cause de la grève, ces établissements hospitaliers accusent ces derniers jours une "absence quasi totale de médecins généralistes et du personnel paramédical pour s'occuper des malades", a-t-il encore fait remarquer. Beaucoup de patients notamment parmi les hypertendus ont été surpris par le report des rendez-vous et consultations provoquant ainsi l'aggravation de certains cas nécessitant une prise en charge immédiate, a encore précisé M. Mokhbi. D'autre part, Guidoum Salima, membre de l'Association de lutte contre le cancer "Al Fadjr", a tiré la sonnette d'alarme face à la situation critique des cancéreux dont les rendez-vous de chimiothérapie et de radiothérapie sont reportés à une date ultérieure en raison de la grève qui a paralysé l'activité dans plusieurs hôpitaux et centres de santé publique. "Les responsables de la santé publique se doivent d'assurer les soins médicaux aux cancéreux au regard de la gravité de la maladie", a-t-elle souligné, déplorant le fait de prendre le patient doublement "en otage par la maladie et la grève à la fois". Après avoir lancé un appel pressant pour assurer un service minimum et une prise en charge immédiate de ces malades, Mme Guidoum a affirmé qu'un grand nombre de cancéreux viennent des régions éloignées notamment du Sud. Par ailleurs, la fédération des associations de diabétiques a exprimé son indignation à l'égard de ce qu'elle qualifie de "situation déplorable" du secteur de la santé en raison de la grève. La grève "entamée par les travailleurs du secteur de la santé à l'échelle nationale a influé négativement sur les malades et les diabétiques en particulier", a relevé la fédération. Elle a appelé à cet effet, le ministère de la Santé, la Population et la Réforme hospitalière à prendre les mesures urgentes pour prendre en charge les diabétiques notamment parmi les catégories nécessiteuses. Lundi dernier, la coordination des professionnels de la santé avait entamé une grève de trois jours à l'échelle nationale renouvelée ce jour avec la garantie d'un service minimum au niveau des urgences et de certains services hospitaliers.