Des ministres présents à la réunion ayant regroupé jeudi à Alger le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et les responsables des entreprises économiques publiques, ont mis l'accent sur la nécessité d'un redéploiement sectoriel de ces entités et de libérer les initiatives de leurs gestionnaires. Dans ce sens, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué que les potentialités énormes en matière de plans de charge dans le secteur du bâtiment ne reflètent pas la réalité du terrain lorsqu'il s'agit de parts de marché. En effet, la part détenue par les sociétés publiques de réalisation relevant du portefeuille de la Société de gestion des participation (SGP-Indjab) représente seulement 38.000 logements sur un marché de plus de 1,5 million de logements, alors que les sociétés chinoises ont, eux, pris en charge la réalisation de 200.000 logements, selon M. Tebboune. Evoquant la structure actuelle des sociétés relevant de la SGP-Indjab, le ministre a noté que cette structuration est faite à partir de l'intégration de l'ensemble des entités issues de l'ancienne organisation, ce qui a, selon lui, limité leurs capacités. Dans ce sens, un redéploiement du portefeuille de cette SGP demeure nécessaire afin que les entités concernées "disposent de plus de capacités de réalisation". Le projet d'une nouvelle forme de redéploiement organisationnel pour un outil de réalisation performant sera prochainement présenté au gouvernement, a ainsi affirmé M. Tebboune. Le ministre des Ressources en eau ainsi que son collègue chargé des Travaux publics, Hocine Necib et Amar Ghoul, ont de leur côté relevé l'amélioration de la trésorerie des sociétés relevant de leurs secteurs à la faveur notamment du développement de leurs plans de charge et, par conséquent, l'allègement de leur endettement. Ceci doit s'accompagner, toutefois, par une amélioration constante des capacités managériales des gestionnaires, estime M. Necib, alors que M. Ghoul a mis l'accent sur l'urgence de "réduire la pression sur ces gestionnaires et de les protéger en vue de libérer leurs initiatives". Selon des données avancées par le ministre des Travaux publics, les entreprises relevant de la SGP-Sintra qui détient le portefeuille sectoriel ont ensemble réalisé une croissance de 40% de leurs chiffres d'affaires, une hausse de 33% de leur production et une évolution de 44% de la valeur ajoutée durant les trois premiers mois de 2013 par rapport à la même période de 2012. Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Cherif Rahmani, a, lui, affirmé que les mesures et actions engagées récemment par les pouvoirs publics ont permis "d'amorcer une nouvelle dynamique de relance industrielle qui devrait se traduire à partir de 2015 par des résultats concrets en termes de productivité et d'emploi". Rachid Benaissa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a, quant a lui, expliqué qu'une très large partie de l'activité industrielle liée au secteur est opérée par des sociétés privées, alors que le rôle des établissements publics est davantage axé sur la régulation et l'organisation. La collaboration renforcée entre les deux secteurs a, selon lui, donné des résultats significatifs en matière de couverture de la demande interne en produits alimentaires. Par ailleurs, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a affirmé que les entreprises publiques industrielles gagneraient à adopter une démarche plus agressive en termes d'initiatives et de conquête des marchés et ne plus continuer à compter exclusivement sur le soutien de l'Etat. "Il ne faut pas continuer à penser que tout doit venir de l'Etat, l'entreprise publique doit faire face à son marché, développer son contrôle interne et adopter une gestion économique plus moderne et plus souple", a-t-il soutenu lors de son intervention.