Plus de 6000 témoignages de moudjahidine de la wilaya IV historique, ont été enregistrés, à ce jour, par la Fondation de la mémoire de la wilaya historique IV, a indiqué, dimanche à Boumerdès, son président, le moudjahid Youcef Khatib. "L'enregistrement audiovisuel de ces témoignages auprès de moudjahidine ayant survécu à la lutte de libération nationale, a commencé depuis 2002", a indiqué cet officier de l'ALN et l'un des commandant de la wilaya IV historique, dans une communication animée au titre de la commémoration de la grève estudiantine du 19 mai 1956, en présence de nombreux étudiants, écoliers et moudjahidine de Boumerdès. Il a signalé que sa fondation poursuit à ce jour "la collecte des témoignages, en dépit du manque de moyens matériels et humains nécessaires pour ce faire". La Fondation de la mémoire de la wilaya IV historique, dont la création remonte à 2000, "a, en sa possession un volume important de données qui permettront, plus tard, l'écriture de l'histoire de la Révolution dans la wilaya IV historique", a-t-il souligné. Il a fait, dans ce sens, cas d'une tentative de constitution d'une commission de moudjahidine et d'universitaires, qu'il estime avoir "échoué dans sa mission de publication d'une revue historique spécialisée à cause du manque de moyens". S'exprimant sur la grève estudiantine du 19 mai 1956, le colonel Youcef Khatib a indiqué que la "grande majorité des étudiants ayant répondu à l'appel de la grève lancé par le Front de libérations national(FLN), par le biais de l'Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA), était des lycéens", signalant que "seuls 500 étudiants universitaires y ont pris part (la grève)". Il a expliqué ce fait par la "faiblesse" du nombre d'universitaires à l'époque. "Les lycéens ayant pris part à cette grève historique ont par la suite, rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale", a-t-il encore ajouté. Pour M. Khatib, cette grève fut d'un impact "fort positif" sur le peuple, qui commença véritablement à prendre part au processus de la Révolution armée, de même que sur le déroulement du Congrès de la Soummam (20 août 1956). "Pour le colonialisme français, cette grève fut une preuve cinglante de l'implication de la classe intellectuelle dans la lutte armée pour l'indépendance nationale", a-t-il relevé. Selon M. Khatib, la Révolution algérienne a opéré un "saut qualitatif" après cette grève, "particulièrement au niveau de la wilaya IV historique, où la guerre confinée dans les montagnes et villages, depuis le déclenchement de la lutte armée, se propagea dans les villes", a-t-il souligné.